Une belle journée bien ensoleillée, avec une bonne température malgré la saison hivernale. Ah, j'adore ça, me réveiller, ouvrir les rideaux pour voir un énorme soleil et entendre déjà ma mère qui commence à préparer la cuisine juste en bas de la chambre de Dong Min. Dong Min qui dort encore d'ailleurs. Du moins je suppose. Ca fait un moment qu'il ne me parle pas, ni à moi ni aux autres. Il avait disparu pendant plusieurs jours, ne donnant aucune nouvelle, on s'est tous fait un sang d'encre et à son retour on a droit à aucune explication. J'ai juste appris qu'il avait été blessé et qu'il est revenu avec ses vêtements presque en lambeaux. Pas de quoi se faire une joie. Je me demande vraiment ce qui s'est passé, et le fait qu'il ne me dise rien même à moi me met en colère à l'intérieur.

Inutile de perdre du temps en pensées négatives, je file prendre une longue douche jusqu'à ce que mon père vienne cogner pour m'ordonner de sortir de là, que les plats se cuisineraient pas tout seuls. Moui, il est déjà 11 heures... Je finis par quitter la salle de bain, avant d'enfiler un pantacourt, un haut, puis j'attache mes cheveux en une queue de cheval et descend dans les cuisines, sautant sur ma mère comme j'en ai l'habitude. Une fois le tablier enfilé, je me mets au travail sans plus tarder.

Midi arrive très vite, et qu'est-ce qu'on est bondé... Il y'a vraiment bien plus de clients que d'habitude ! Apparemment, la soirée dégustation de la dernière fois à beaucoup fait parlé d'elle, beaucoup de clients commandent les plats que j'avais cuisiné ce soir là, et je me fais un plaisir de les refaire en cuisine. Heureusement que mon père est là pour m'aider, sinon il est évident que je ne m'en sortirai pas. Mais je suis contente ! Comme quoi, il suffit de se décarcasser un peu pour que les choses bougent, j'ai bien eu raison d'organiser ça, et je pense recommencer encore dans quelques mois, qui sait.

Il est 13h30, et j'envoie le dernier Bibimbap que ma mère s'empresse d'aller servir. Enfin, plus rien à mettre au feu, du moins pour le moment. Je jette un œil en salle, tout le monde est installé en train de manger, ce qui signifie qu'on ne risque pas de demander à nouveau de mes services avant un bon moment. Tant mieux, un peu de repos ! Je regarde ma mère m'approcher, les sourcils un peu froncé, me demandant ce que j'ai encore fait comme erreur de cuisine. "Dis, ça ne sent pas le gaz ?" me dit-elle. Je fronce les sourcils à mon tour et lève le nez, revenant dans la cuisine.

-Non, pas du tout...

"Il y'a une odeur de gaz en salle... C'est bizarre, ça vient peut-être de dehors ?" De dehors ? Je quitte la cuisine, les mains sur la taille, et traverse la salle en faisant quelques sourires au client, avant de m'aventurer dehors. Oulà... C'est vrai que ça sent très fort le gaz... Mais d'où est-ce que ça peut venir ? Je tente de suivre l'odeur qui me mène tout droit chez mon voisin... Et quel voisin... Il faut dire que des deux, ce n'est pas celui que je préfère. Sa fenêtre est ouverte, et si j'en crois mon odorat, l'odeur sort tout droit de chez lui... Est-ce que cet imbécile aurait oublié d'éteindre le gaz...? Je reste quelques secondes figée devant chez lui, me disant que ce mec est tout à fait capable d'avoir ce genre d'étourderie. C'est pas le type le plus futé que je connaisse, pour tout dire... Au début je l'aimais bien, il venait souvent au restaurant, et quelques fois je prenais du temps pour discuter avec lui. Mais au fur et à mesure, j'ai constaté qu'il lui manquait quelques cases... Il était particulièrement dans la lune, presque absent, et oubliait de payer l'addition quand il partait. Il était d'un je m'en foutisme incroyable, il a même déjà perdu les clés de chez lui, et à le voir, on aurait dit que ce n'était rien de bien dérangeant. A force, ça a finit par m'énerver, par moment j'avais le sentiment qu'il le faisait exprès pour se ficher de ma tête, ce qui me faisait bouillonner de l'intérieur. Alors j'ai finis par m'éloigner, et quand il vient au restau, je l'ignore quasiment.

Bref, il semblerait que cette fois ci, Monsieur veuille embaumer la rue de gaz. Je cogne fortement à sa porte, les mains sur la taille. Je suis tellement sous pression depuis le retour de mon frère, je n'ai aucune envie de devoir encore m'énerver davantage, pourvu qu'il ouvre vite et éteigne ça. Mais non, aucune réponse. Il a dut sortir... En laissant sa fenêtre ouverte ?? Tss... Ca ne m'étonne même pas !! Tant pis, aux grands maux les grands remèdes, j'enjambe la fenêtre de son salon, puis le traverse, cherchant la cuisine. Je pose une main sur mon nez tellement le gaz se fait si fort, bon sang, ça pourrait vraiment exploser d'une minute à l'autre ! Quel triple imbécile !! J'éteins le gaz, ouvrant toutes les fenêtres que je croise, avant de remarquer comme un bruit d'eau qui coule. Non... Il est dans la salle de bain ? Il prend sa douche et il n'a même pas remarqué qu'une odeur de gaz embaumait sa maison...?

-Alors là... C'est la goutte d'eau.

Je me dirige vers la porte de sa salle de bain et donne d'énorme coups avec mon poing, question d'être sûre qu'il entende. Là, il va vraiment douiller celui là... Je ne vais pas laisser passer ça.