"Désolé mais tu n'as pas le genre de qualification pour ce type d'emploi" En d'autres termes : t’as pas la gueule à l’emploi. Et ta mère babe, elle l’a, la gueule à l’emploi ? Tch. Bouffon, va ! Un énième soupire fendit la finesse de mes lèvres à l’ instant où, le narguant de mon air princier, il tentait de me faire passer le message de -t'es-pas-assez-bien-pour-le-poste. Vous savez, ce genre de regard vite capté d'un futur employeur qui vous garde dans son bureau tandis que vous gaspillez d'la salive, juste pour lui permettre de faire une pause dans son boulot. Pathétique. Les prunelles emplies de dédain, les mains enfournées dans les poches de mon jean’s troué de part et d’autre de mes cuisses parfaitement sculptées, un bâton de sucette, saveur mi-menthe, mi-coca effleurant ma langue, raclant mes dents à chacune des roulades brutales auxquelles je l’obligeais à se soumettre, les chevilles croisées devant moi, un sourcil arqué, retenant une lueur de déception tout autant que cette colère naissante d’un rejet, encore et toujours. Comme d’accoutumée, je reniflais avec un mépris non retenu, lui rappelant, de ce geste combien je lui étais bien supérieur et combien il était stupide de ne pas me baiser les godasses. Il n’en a pas conscience. Ce n'est pas de sa faute, ce n'est qu'un insecte, stupide, laid et gras.
Et dans tout ça, l’ironie pointe son joli nez. Cette belle ironie qui accompagne nos vies, le summum du reste, si je puis me permettre, c’est qu’à force de réponses négatives, j’étais presque persuadé avant de venir encore une fois qu’il me refuserait. Merde. Et le rêve Américain dans tout ça ? Que de la bouche. Du rouleau d’PQ soufflant dans l’vent façon pub L’oréal pour cheveux d’gonzesses. Nous sommes en Amérique baby et là-bas, c’est pas aussi rose que les séries. J’suis une sorte de desperate Houswife au masculin, hétéro j’vous prie (je n’ai pas de problèmes de constipation…et je ne tiens pas à régler celui des autres) et pas assez con pour refuser n’importe quel job se présentant à moi.
Crachant sur mes origine nord-coréenne de riche fils à papa soumis fermant sa gueule et devenu Fils des rues, vivant de trafic de drogues, y a tout intérêt à dégoter un boulot pour éviter les soupçons sur mon compte en banque toujours aussi remplie alors que mon CV restait toujours aussi, éternellement vide.
Comment décrire l’histoire de ma vie ? Jamais une chose simple, car il y aurait trop à dire, rien à laisser au hasard. Puis, je n’aime pas me mettre en avant, ni me vanter…..hahaha, mais qui pourrait croire que je n’aime pas m’vanter ?
« Park Kwang Ho n'a pas vraiment eu à se plaindre de sa vie, ou très peu. Il l'a choisi telle qu'il l'a voulu. Fin observateur, il a fait ses choix au détriment des autres, la plupart du temps, pour venir s’assoir au-dessus. Aucune destinée, pas d'un seul choix, tout aurait pu se passer autrement, mais ce n'est pas le cas. Le jeu de la roulette, de la chance. Et, il se pourrait bien qu’il soit né sous une bonne étoile »
Hum. C’est ainsi que j’espère le discourt de mes funérailles. Pas de pleurs, ni de regrets, juste, se remémorer à quel point j’étais synonyme de royauté. Rajoutant à ceci « il était le plus beau, le plus fort, le plus rusé et celui qui baisé le mieux ». Bah quoi ? J’ai une chance de Cocu. Toujours le beurre, l’argent du beurre, et même, la fille de la crémière.
Parlons Love à présent, voulez-vous. L’amour avec un grand « A » ? La joie naïve et resplendissante ? Don’t cry baby, mais ça n’existe pas, ou en tout cas, qu’uniquement dans les contes de fées. Pour ma part, je pense que le bonheur n’est qu’un perpétuel monologue intérieur, nous faisant avancer comme reculer, présent à chaque instant de notre existence, nous laissant baigner dans l’incertitude.
Voltaire disait « Nous recherchons tous le bonheur, mais sans savoir où, comme des ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusément qu’ils en ont une.»
Bien loin d'être si différent de ceci, tout au contraire, je pense juste que la notion même de bonheur n'est que méditation, qu'un simple monologue que nous tenons au plus profond de notre "Moi" intérieur et, ne peut être dû ou provoqué que par soi-même. Encore qu'il existe en ce monde des personnes pouvant influencer sur ce dit bonheur, cette relation avec notre propre sentiment du coeur. Personne n'est malheureux dès le départ de cette course à l'existence (que celui qui a des preuves concrètes du contraire, me lance une pierre), dès l'instant où nous savons trouver notre voie et gardant à l'esprit que nous sommes seuls maîtres de notre Happy End. Pfff. Oubliez la moitié de c'que je viens de dire, c'est des conneries à la candide drogué vivant parmi les papillons et les licornes multicolores. Ne retenez que le principal : Y a pas de hasard dans la vie, chacun son merdier alors qu'on me cause pas de Dieu, miracle ou destin.
Si je croyez en cela, je pourrais sans doute dire que je suis une sorte d'ange déchu mais encore faudrait-t-il que je parvienne en croire en quelque chose.
Mais, repassons au tout début et laissez-moi commencer par le commencement. Ça n’aura peut-être pas plus de sens, mais tout de même, on comprendra un peu mieux l’tableau.
Mon existence débuta au cœur de Pyongyang, en Corée du Nord lors d’une chaude nuit de printemps, le premier Mai plus précisément, sous l’humble nom de, Park Kwang Ho. Beau nourrisson de ce que j’ai pu entendre, mes pleurs se faisaient rares, excepté par faim ou encore, d’une odeur nauséabonde provenant de mes belles Pampers décorées de moutons et autres animaux en tout genre.
Enfant, j'inspirais bien des sentiments, autant variés les uns que les autres. Joueur, toujours en quête d'une nouvelle connerie à faire, mon cul a été maintes fois rougi par les fessées de mon père, bien qu'elles ne soient jamais très fortes, je versais des larmes, horriblement vexé par ce geste. Sacré comédien, je pleurais sur commande et savais rajouter du dramatisme à ma situation –sans trop pour rester crédible mais, bien assez pour être pris au sérieux –. C'est ainsi que le vase en porcelaine chinoise de ma mère fut brisé, le tapis provenant du Maroc taché, le corps du chien de la voisine tondu par endroit ou encore, le vélo caché de l'aîné de mes frères, ne m'attirèrent en fin de compte que peu d'ennuis. Quant à ma mère, parlons-en de ma mère. Elle me fut arrachée bien trop tôt sans que j'en comprenne la raison et mon père, aussi strict et renfermé tel un mollusque peu frais (oui, et tout visqueux à certains endroits !.....nan pas là, bande de pervers !) n'ayant jamais daignait m'apporter des explications, aussi simples soient-elles, préférant le silence et l'amertume de la solitude.
Indifférent envers les filles, plus par timidité que par réel dégoût, une seule attira mon
attention. Elle était magnifique. Sa chevelure d'un noir satiné me rappelait les éclats de la lune sur l'océan de nuit et son visage, celui d'une poupée en porcelaine. Si belle et si fragile à la fois. Un lien semblait s'être créé entre nous, si bien que nous avons pu rester en contact par lettres, elle en Corée du Sud et moi dans le nord, apportant du piment dans ma triste vie sociale composée presqu'uniquement de mes nombreux livres de cours avant que je ne parte pour l’Amérique. Le rêve Américain et l’amour, avec elle, plus tard, je le voulais. Une relation stable, un amour si fort, elle vint s’installer aux USA alors que je cherchais du boulot pour nous offrir une vie confortable, trop fier pour accepter de revenir en rampant aux pieds de mon paternel.
Pervers dans les mots et les regards, je n’en restais pas moins un sale gosse pourtant pudique et loyal, attendant sagement nos fiançailles avant de passé à l’acte charnel. Surpris ? Pas moi. Pas à cette époque. J'étais au fond, bien au plus profond de moi-même un être, craintif, prude, à la larme facile et rougissais sans grand mal devant les compliments ou marques d'une certaine affection.
Comme les choses ont bien changé, depuis. Huhuhu
On m'appelle «le démon » et j'aime à croire que ce surnom est mérité. J'ai beau n'être qu’un gosse comme aime à le dire mon boss, je suis le plus agressif de ses hommes de mains et de son entreprise bien trempée dans des affaires peu claires, un organisme indépendant chargé de récupérer l'argent que certaines personnes ont oublié de rembourser. Lâché aux quatre coins du globe, je suis le meilleur. Celui qui rapportait le plus. Celui qui se fait les couilles en or, pardonnez l’expression, sans sourciller devant les larmes et les suppliques. Pourquoi le démon ? Parce que je suis le mal incarné, je ne connais pas la pitié et quand j'ai attrapé ma proie, elle est irrémédiablement condamnée et j’aime m’en mettre plein les poches. Chef de meute et mâle dominant, mes collègues me trouvent cool et charismatique, un tantinet colérique, je domine et contrôle mon territoire. Certains disent que je suis sans états d’âmes. Stupide. La vie m’a appris que l’être humain est un animal, un clébard comme les autres, il obéit aux lois de la nature : bouffé ou être bouffé. Chien de chasse tel un doberman aux oreilles dressées, près à sauter à la gorge de sa proie. Je suis un prédateur. Et, j'ai les dents longues et affûtées.
Papa, maman, et pourtant, bien malgré le fait que je puisse aimer cette vie, ce que je suis, une part de moi me rappel sans cesse la déception que je pourrais voir dans vos yeux. J’aurais pu être médecin. J’aurais pu être pompier. Je devrais être avocat. J’aurais dû reprendre les rênes de l’entreprise familiale au lieu de fuir cet héritage, le seul que mon paternel accepta de me donner, excepté les quelques coups de fouets qui ont su, garder cicatrices dans mon dos, trop souvent, malmené, avant que je ne parte pour le soi-disant « rêve Américain ». Etats de la richesse. Etats de la gloire. Etats qui m’a enseigné, escroquerie et dignité, mais aussi faiblesse et romance. Pourrait-t-on le croire ? Le démon tombant amoureux. Le démon, au cœur vibrant pour sa dulcinée. Celui-là même qui se mit à écrire de la poésie entre deux étreintes passionnellement douces et aimantes. Ce fameux démon au cœur devenu de glace, impénétrable, préférant l’amour « fait », la baise comme on l’dit si bien dans les bas quartiers, que celui ressentis, éclatant, vécu et, ma foi, douloureusement réel et fort.
On me dit : fourbe et menteur, manipulateur et escroc. Et, pourtant, la plus belle escroquerie reste et restera ce masque que je porte, cette comédie à laquelle je m’abandonne comme une drogue devenue essentielle à ma survie. Ce Kwang Ho n’était au final qu’un masque pour, en fin de compte, devenir celui que je suis, aujourd’hui. Une cruauté accrue par une désinvolture sans fond. Je me fou éperdument de faire souffrir les autres, et encore moins, de gonfler mon entourage par mes attitudes de gosses pourri gâté. M’enfin, ce n’est qu’une apparence. Humpf. Mon psy pense que le décès précoce de mon fils m’a laissé un traumatisme bien plus important que je ne le laisse paraître. Pire, ce crétin m’a même sorti que mon côté enfantin et irresponsable avait un lien avec ce malheureux évènement, un truc dans l’genre que je laisserais libre court, inconsciemment, à mon âme d’enfant afin de me persuader que, quelque part, il était toujours vivant et que l’utilisation d’autrui ne serait qu’un système d’auto-défense pour éviter de souffrir depuis qu’elle est partie, m’ouvrir aux autres leur montrer mes faiblesses. Selon lui, la vie a repris son cycle trop rapidement pour me laisser cicatriser. Pff. Que pourrais-je y faire ? Après tout, qui puis-je blâmer sinon ma propre connerie ? Moi, trempé dans mes affaires illégales jusqu’au coup, et elle, menaçant de partir (une idée qu’elle avait déjà en tête depuis la fausse couche) si je n’arrêtais pas ce sale boulot. J’en suis arrivé à lui mentir, prétextant que j’avais trouvé un boulot stable dans un café, non loin du centre de Gangnam lorsque je l’ai suivi pour rejoindre ses racines. Mensonge qu’elle a rapidement découvert.
…Ils sont cons ces psy….en particulier le mien. Je haie lorsqu’il a raison. Mais, replaçons les choses dans leurs contextes. Réponses en onomatopées et rires glacials, il faut dire que je ne suis pas le patient le plus facile à supporter, après tout, le voir n’était pas de mon initiative.
Me voici donc à seulement vingt-quatre ans, ancien dealer Américain reconverti en chasseur de dettes, assez connu pour jouir du fric que j’arrache aux autres, d’une certaine manière. Aussi, célibataire ou marié à Park Main Droite, je suis un séducteur et libertin, je ne prends pas la peine de m’attacher à une donzelle. Que pourrais-je bien faire d’une femme, nee ? Dire adieu à ma liberté, adieu mes soirées passées sur ma console, tricoter en paix, dire adieu ma tranquillité. Never, baby. J’préfère de loin me dégoter une femelle soumise et lèche-cul pour quelques nuits qui pourrait me cirer les pompes jusqu’à m’en lasser. J’aime les femmes, c’est mon point faible, un de mes nombreux points faibles, mais aucunes ne vaut la peine d’être traité de meilleure façon que les autres. C’est ainsi. Exigeant, je les aime hautaines, à fort caractères et imbuvables, pour qu’on fasse la paire. Dans l’mieux des cas, on pourrait se tolérer, dans le pire, on en viendrait à se haïr, se déchirer, se cogner. La seconde option me parait bien appétissante. Je dois être maso, dans l’fond. Puis, celles qui écartent les cuisses sans rechigner ne sont bonnes qu’à être prise pour copuler avant d’être jeté. Les deux seules femmes pouvant se réjouir de toute mon attention ne sont que mes compagnes de vie : Luxure et débauche…mes chats. Elles résument assez bien mon existence. Non, sans rire, j’ai réellement deux femelles portant ces noms, surnommées bien affectueusement « Lulu » et « Dédé ».
Quand à mon passe-temps favoris, je dirais, prendre les autres pour des chiens. C’est là un hobbies tellement amusant de leur aboyer fermement des ordres, me prenant pour le Roi.
En clair, libre, fier, capricieux et charmeur aussi, j’aime faire parler de moi autant en bien qu’en mal, puisqu’au final, ce concept ne relève que du point de vue de chacun et de pouvoir. Ça vous dérange ? En quoi ? Car ici, c’est moi l’alpha.
Tch. Ma mère se retournerait dans sa tombe si elle savait ce que j’étais devenu. Quant à mon paternel, j’imagine sans grand mal la déception trôner au centre de son regard.
Au finale, je n’suis peut-être qu’un raté.
Grâce à Chaussette ! My friend in real life Huhuh ! Elle m'en a parlé et m'a demandé mon avis sur quelques trucs C:
What the fucking that ! Le bouton inscription m'a fait de l’œil et il m'a dit "inscrit-toiiiiiiiiiiiii" ! Je devais pas m'inscrire sur un autre fow mais..que voulez-vous, je suis si faible C: