Une nouvelle journée de travail commençait et je m’étais donc levé en premier vers 5h du matin pour avoir bien le temps d’émerger et de ne pas être trop grognon, la douche fut ma première destination une fois sorti du confort de mon lit. Brr, il faisait quand même froid alors eau chaude à fond, ça ne pourra me faire que du bien… Ou bien je risquerai de tomber malade avec le choc de températures mais moins probable. Je m’habillais ensuite rapidement et simplement avant d’aller prendre un bon petit déjeuner pour me caler ou tout du moins essayer de le faire puis je retournais dans la salle de bain me brosser les dents avant de perdre un peu de temps sur mon ordinateur. Juste histoire de regarder les dernières nouvelles.

Me lever avant l’aurore ne m’enchantait jamais vraiment mais comme j’avais choisi cette fois, c’était le prix à payer, pas bien cher allez nous dirons. Maintenant j’attendais dehors que la voiture vienne me chercher, avec mon éternelle musique dans les oreilles parce que ça me faisait passer le temps plus vite. Puis soudainement le véhicule s’arrêtait non loin et je me dirigeais vers celui-ci avant de faire une moue. « Mh… Salut. » Je venais de couper ma musique et retirer mes écouteurs avant de regarder les alentours une fois installé dans le véhicule avant de poser la tête sur la vitre en silence.

J’étais vraiment perdu dans mes pensées et du coup le silence régnait totalement avant que finalement je ne te regarde. « Pourquoi tu souris bêtement au fait ? » Oui c’était une des grandes questions de ma journée, ce sourire il m’avait donné envie de fuir et retourner chez moi, comme le fait de savoir qu’il allait être présent en fait, ça avait presque le don de me gâcher la journée…

Ah bien, dans ce cas si ces sourires n’étaient pas bêtes alors je devais être un triple idiot. Non parce que personnellement je ne me forcerais pas à sourire en étant aussi mal reçu en fait, je ne le comprenais pas vraiment mais je ne cherchais pas non plus à le faire. Puis à quoi bon, ce n’était qu’un partenaire de travail temporaire ou du tout j’allais juste lui servir de… Comment dire, juste être là pour le valoriser tout en restant en retrait quoi. Ce n’était pas non plus très glorieux comme rôle. Lui voler la vedette était clairement impossible, trop mignon, trop ci ou ça. « Mh… » Fut en quelques sortes mon unique réponse alors que mon observation de la rue se faisait maintenant intensive. Pourquoi était-ce à moi d’endurer ça hein ? Comme si les signes de mon éloignement n’étaient déjà pas assez évidents. Je faisais tout pour montrer que je ne voulais pas de lui dans mon entourage mais non on me le collait quand même en mode genre vas-y fais figuration pour lui. Plus agaçant que ça on pouvait mourir en fait.

Je pensais déjà à la future catastrophe qui allait arriver quand nous allions être là-bas… Tout le monde allait gagatiser dessus et j’allais encore être le laissé pour compte maintenant qu’il était là, c’était ça n’est-ce pas ? Mon but est de vivre dans l’ombre peut-être. Puis finalement sa voix me sortait à nouveau de ma torpeur et je posais les yeux sur lui en silence, ne répondant que par un simple soupire pour lui signifier que mine de rien j’étais à l’écoute… D’une oreille distraite mais à l’écoute quand même, après tout j’étais enfermé ici avec pour le trajet donc autant prendre sur moi pour écouter.

Oh tiens, cette question un peu bizarre et à laquelle je m’attendais sans m’y attendre dans un sens. Pourquoi ? Devrais-je tout dire ou au contraire faire comme si de rien était et juste tout garder pour moi… Bonne réflexion en l’occurrence et de ce fait, je le fixais en silence comme s’il venait de me parler une autre langue avant de finalement lâcher un énième soupire un peu agacé. « Si on te demande tu diras que tu l’ignores. Tu fais ton boulot, je fais le mien, nous serons payés et tout ira bien non ? Je ne compte pas te mettre des bâtons dans les roues et tu seras mis en valeur comme tu le mérites. » Pourquoi est-ce que j’étais si sec ? Franchement hein. Bon, je reposais lourdement la tête sur la vitre en silence maintenant alors que je n’avais même pas donné de raisons, tant pis, je n’en avais pas de légitimes, point final à la conversation. Ou du moins j’espérais secrètement qu’il s’en tiendrait là.