What happened ?

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

La dernière fois que j'ai vu Dong Min, nous ne nous sommes pas quittés en très bons termes. Encore une fois j'ai fuis face à une attirance, ce n'est pas la première fois. Puis là je sais que même si ce n'est que physique, c'est dangereux, car il reste tout de même un ami. Je le reverrais forcément après donc ... C'est absolument impossible à envisager. Nous nous sommes échangés quelques mails depuis, mais la distance se sentait, comparé aux messages que l'on s'envoyait avant. J'ai eu la réponse de ma maison d'édition aussi. J'ai signé pour un nouveau livre. Je devrais le commencer après les fêtes de Noël et il ne sortira pas avant la fin de l'année prochaine voir même un peu après. Je n'ai pas revu Dong Min récemment, mais j'ai eu sa mère au téléphone. J'ai été très surpris quand elle s'est présentée. Puis elle m'a expliqué la raison de son coup de téléphone. Dong Min avait disparu depuis plusieurs jours et en cherchant dans sa chambre une possible raison de cette soudaine absence, elle a trouvé un papier avec mon numéro de téléphone, mon prénom et mon adresse mail. Sûrement quand je l'ai moi-même donné à Dong Min pour que nous restions en contact.

Elle m'a demandé de l'aider à le chercher et même si nous nous étions quittés en mauvais terme, je n'ai pas eu le coeur à refuser. La détresse se sentait dans la voix de la mère de Dong Min et en même temps c'est compréhensible, c'est son fils après tout. J'ai passé deux jours à essayer de le joindre, par mail ou par téléphone. J'ai aussi espéré le croiser sans la rue, mais rien. Un soir, alors que je le cherchais encore, il s'est mis à pleuvoir et pas une petite averse, mais je suis resté dehors espérant toujours trouver mon ami. Je suis rentré trempé et tremblant. Tout ce que j'ai fais ce soir-là, c'est allé prendre une douche chaude, manger et allé me coucher. J'étais trop fatigué.

****

Le lendemain je suis réveillé par mon portable. Je mets un peu de temps à comprendre qu'il sonne, j'ai étrangement chaud et j'ai l'impression que mon corps pèse une tonne. Je finis par répondre et je reconnais la voix de la mère de Dong Min. Elle m'annonce qu'il est rentré tôt ce matin, mais que depuis il est enfermé dans sa chambre et qu'il refuse de parler de ce qu'il s'est passé. Elle me demande aussi de venir. Je lui dis que je ne me sens pas bien et que je préfère rester chez moi. J'ai cherché Dong Min parce que malgré notre accrochage je ne suis pas un sans coeur et je voulais me rendre utile. Maintenant qu'il est rentré tout va bien, je n'ai plus a me mêler de cette histoire. Sauf que pas tout à fait ... Face à ma réticence, elle ajoute qu'il est dans un sale état, il a des bleus et des traces de coup. Je soupire et me rallonge sur le lit, le téléphone toujours à l'oreille. Je me sens juste faible. Elle insiste encore, elle espère qu'à moi il acceptera de me parler. J'en doute ... Vu comment s'est terminée notre dernière rencontre. Finalement je cède face à tant d'insistance. Je n'ai pas réellement envie d'être confronter à Dong Min, mais une petite part de moi ne peut s'empêcher d'être inquiet face à ce récit. Je lui dis que je serais là dès que je pourrais. Elle me remercie un bon nombre de fois avant de raccrocher.

Je me lève comme je peux et je vais m'habiller. Je prends mon temps, pour retarder la confrontation, mais aussi parce que je me sens vraiment patraque. Je ne prends pas le temps de manger, je n'ai pas faim. Airi est toute folle ce matin et elle veut jouer, mais je ne suis pas du tout motivé. Comme j'ai dis à la mère de Dong Min que je viendrais, je ne peux pas changer d'avis. J'enfile un manteau, des chaussures et je sors. Vu mon état je ne prends pas la voiture, je décide de prendre les transports en commun jusqu'au restaurant des parents de Dong Min. Sa mère vient à ma rencontre et me conduit jusqu'à sa chambre. Ensuite elle repart, me laissant là, face à la porte fermée. Je toque lentement, n'osant pas trop entrer. Puis n'ayant toujours aucune réponse, je pose une main tremblante sur la poignée de la porte et j'entre.

- Dong Min ? appelais-je d'une petite voix.

Il est assis sur son lit et en effet je peux confirmé ce que me disait sa mère il n'a pas l'air dans un super état. Je ne sais pas trop quoi lui dire vu comment nous nous sommes quittés l'autre jour. Il ne réagit pas vraiment.

- Ça va ?

C'est vraiment absurde d'être venu ... Pourquoi il voudrais me parler à moi plus qu'à sa propre famille vu comment on s'est quitté l'autre fois ? J'ai cédé face à la détresse de sa mère, mais j'aurais définitivement plus ma place à mon appartement. Dans mon lit surtout, car je commence à avoir la tête qui tourne. Je n'ose pas m'assoir sur son lit, car je me sens tout de même trop mal à l'aise pour faire comme chez moi. Je ne sais pas si sa mère lui a dit que je viendrais ou même que j'ai aidé à le chercher.

- ... Je ne veux pas t'embêter, mais ... Ta mère avait l'air vraiment inquiètes ...

Oui, c'est ma justification, bon dans le fond, je suis loin de le détester même si j'ai pris mes distances, je me fais aussi un peu de souci pour lui. Il est revenu chez lui dans un sale état et refuse d'en parler ... Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui a bien pu se passer, même si je peine à réfléchir et qu'un léger mal de crâne commence à s'installer. La pluie d'hier m'a définitivement rendu malade. Je n'aurais pas été contre dormir plus longtemps, mais je devrais me réjouir que Dong Min soit revenu ...

Spoiler:

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Après cette nuit froide et étrange, sans surprise, je n'ai jamais revu Han Byul. Une fois, j'ai reçu un mail de sa part, c'était plus un échange de politesse, une prise de nouvelles, puis le néant. Comme je l'ai déjà expliqué, ce n'était pas ce que je souhaitais, mais bel et bien le mieux à faire. Et bien que je m'étais habitué à nos échanges, je m'en suis facilement passé. Dire que j'en suis heureux serait mentir, sauf que je n'ai pas d'autre choix que de m'en accomoder. Ma vie n'a rien eu d'ennuyeuse, travailler est le meilleur moyen d'oublier la contrariété ou les sombres pensées. Avec l'arrivée de décembre, l'activité ne manque pas au restaurant. Mes soeurs étudiant à fond avec leurs examens qui approchent, il est normal de leur laisser tout le temps qu'elles souhaitent afin de réviser, ce qui a pour conséquence directe plus de jour de repos et la fatigue qui s'accumule. Mes potes passent manger parfois, c'est le seul moyen qu'ils ont de me voir.

Il y a trois jours de cela, je devais me rendre à l'anniversaire d'une amie. Je n'en avais pas envie, mon lit me faisait de l'oeil, j'avais fait un effort en comprenant qu'en ce jour, elle serait contente de me voir arriver. Mes parents prévenus, mes vêtements enfilés, mon masque et mes lunettes sur le nez, c'est en marchant que j'étais allé là-bas. Le début de la soirée était tranquille, je discutais avec d'autres connaissances, il y avait même des jolies filles et je feignais d'être intéressé, les regardant à la dérobée parfois. L'hétéro par excellence, personne n'a jamais douté de mon orientation sexuelle. Célibataire depuis quelques semaines, c'était un peu normal que je cherchais quelqu'un pour remplacer ma fausse copine partie. La musique s'est installée, j'avais passé une bonne soirée jusqu'à présent. Puis les heures ont passé, les corps se sont réchauffés, notamment grâce à l'alcool, je n'en ai pas bu une seule goutte, m'étant promis de ne plus refaire de bêtises avec qui que ce soit. La suite est arrivée et...

Ce matin je suis retourné chez mes parents. Trois jours avaient passé depuis mon départ de cette soirée, je ne l'avais pas réalisé... Ma chemise déchirée, je n'avais ni manteau ni chaussures. Avec ce temps, autant dire que ma bonne température corporelle de base m'a bien aidé. Dans la cohut, j'avais réussi à récupérer les accessoires pour dissimuler mon visage, une chance car je n'avais franchement pas besoin de me retrouver poursuivi par d'autres ou aborder ou quoi que ce soit d'autre. Entrant dans le restaurant, je suis tombé nez à nez avec ma mère qui a blémi en voyant les marques de coups sur mon corps. Elle est tombée en larme et m'a serré dans ses bras, avant de reprendre son caractère naturelle, qui a été de me gifler et je n'ai rien dit, car pour le souci causé, je l'ai mérité. Elle voulait obtenir des réponses, mes lèvres sont restées scellées, mon père est intervenu, mais s'est heurté au mur que je continuais de former. Mes soeurs déjà en cours, je n'ai fait que monter m'enfermer dans la salle de bain me laver.

Sous la douche, j'ai frotté comme un acharné en espérant que tout allait partir, entraîné par l'eau. Afin de dissimuler les marques sur mon corps, je suis allé m'habiller dans ma chambre, bien que mon visage porte des contusions également. Un pull à col rouler alors que j'ai toujours trop chaud, un jogging, je me suis recroquevillé sur mon lit, épuisé, tentant de trouver un peu de repos dans cet endroit sûr. Les cauchemars ne m'ont pas laissé trop l'occasion de profiter d'un sommeil réparateur. Mes parents sont encore venus tenter d'obtenir des réponses, de me réconforter, de me donner à manger lorsque j'étais réveillé, rien n'y a fait. Je ne veux voir absolument personne, déçu par l'humanité tout entière. Assis sur un coin de mon matelas, toute la chambre est dans l'obscurité presque, si ce n'est ma lampe de chevet qui est allumée et recouverte d'un tissu épais afin de me laisser dans la pénombre. Quelqu'un frappe, je l'ignore royalement. La porte s'ouvre lentement, mais on ne peut pas me foutre la paix un peu ?! J'étais en train de regarder la neige se mettre à tomber par la fenêtre, la voix, bien que faible, est reconnaissable. Mon visage n'est pas réellement visible en l'état, mais il est plus prudent de tourner le dos à celui qui n'aurait jamais dû se trouver ici.

"Ne pas m'embêter équivaut à partir d'ici, alors va-t-en." Dis-je, froidement. "Nous n'avons jamais été réellement proches, nous ne sommes plus amis je te rappelle, ta présence n'est pas requise, tu n'as rien à faire ici."

Qu'est-ce qu'il peut bien venir foutre ici après tout ce temps ? Comment sait-il au sujet de ma mère qui s'inquiète ? Dès qu'il s'en va, je pense qu'il va y avoir demande d'explication avec la concernée. Je ne veux plus avoir à faire à aucun être humain, le peu de confiance que j'avais à leur sujet s'est envolée, je ne croirai plus aucun d'eux. Tous intéressés, ça me donne surtout envie de vomir... Lentement, je prends dans un tiroir de quoi cacher mon visage, je ne compte pas le regarder, c'est juste au cas où des visiteurs indésirables allaient encore se pointer. Des lunettes sur le nez, mon masque, je me remets dans ma position initiale, la tête appuyée contre la vitre. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour partir vivre dans une île déserte…

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Je ne me sens définitivement pas à ma place ici … J’aurais mieux fait d’insister pour ne pas venir. Je ne me sens pas bien et vu la tension qu’il y a entre Dong Min et moi, je ne vois pas pourquoi il me parlerait plus qu’aux autres. Cependant, j’ai été témoin de l’inquiétude de sa mère pendant ses quelques jours. Quand elle m’a appelé la dernière fois, elle a vraiment insisté pour que participe aux recherches. Je ne lui ai pas dit que j’étais en froid avec Dong Min, pour ne pas avoir à me justifier ou à raconter ce qu’il s’est passé. Donc j’ai finis par céder. Ce matin, sa mère avait tout de même l’air soulagé qu’il soit de retour, mais l’inquiétude était toujours là. Il ne parle à personne et est dans un sale état apparemment … Malgré mon état j’ai fait l’effort de venir, mais maintenant que je suis dans la chambre de Dong Min, j’ai de nouveau envie de fuir. Dans le fond, je m’inquiétais moi aussi … Nous nous sommes quittés en mauvais termes et à part quelques mails je n’ai pas cherché à reprendre contact, mais j’ai mes raisons. Je ne me suis pas éloigné parce que je le déteste. Je voulais juste aider à le retrouver, après je serais resté à ma place.

Néanmoins, l’appel de la mère de Dong Min a changé mes plans et me voilà dans la chambre de mon ami. Enfin, je ne suis même pas sûr de toujours pouvoir le qualifier ainsi. Je suis entré en appelant son prénom mais il n’a pas réagi. Je lui ai demandé si ça allait, mais là non plus, aucune réponse. Alors je finis par essayer de justifier ma présence, tout en essayant d’ignorer mon état de santé. Sa réponse me fait mal, ce serait mentir d’affirmer le contraire, pourtant elle est justifiée. Je m’attendais à quoi, qu’il me saute dans les bras ? Non, pas vraiment, je pressentais ce genre de réaction. Voilà, pourquoi je doutais qu’il me parle à moi, qu’à quelqu’un d’autre. Une nouvelle bouffée de chaleur parcours mon corps, je crois que j’ai de la fièvre … Je pourrais très bien faire demi-tour, dire à sa mère qu’il ne veut pas me parler et rentrer, mais je sais qu’elle serait déçue, qu’elle s’inquièterait encore plus, alors je reste. Je décide d’ignorer ce qu’il vient de dire.

- Ta mère était morte d’inquiétude … Elle m’a appelé il y a quelques jours et elle m’a demandé de l’aider à te chercher … Je sais qu’on est en froid, mais à l’entendre, je n’ai pas eu le cœur à refuser.

Je sais ce que c’est qu’un parent qui a peur de perdre son enfant. J’ai vécu cela avec les miens à cause de ma maladie. Surtout quand j’ai dû me faire opérer et que le chirurgien les avait bien prévenus, qu’il y avait un risque lors de la transplantation. C’est peut-être aussi pour cela que je n’ai pas réussi à lui dire non.

- C’est encore elle qui m’a prévenu que tu étais rentré … Je ne voulais pas venir, mais elle a insisté pensant que tu me parlerais à moi …

Je ne fais que dire la vérité, je préfère être sincère. Même si de mon côté, je savais bien qu’il refuserait de me parler. Je me doute bien que Dong Min s’en fiche de mes justifications, il veut juste que je parte et que je le laisse tranquille. Nous avons beau être en froid, on a été ami et je n’aime pas le voir comme cela … Je ne sais pas quoi ajouter de plus. Mes mains commencent à trembler, mais ce n’est pas parce que je suis nerveux, c’est certainement à cause de ce coup de froid que j’ai attrapé en le cherchant sous la pluie l’autre jour. Je ne dis pas que c’est de sa faute, j’aurais pu rentrer quand il pleuvait, mais je ne l’ai pas fait.

- Tu pourrais au moins lui parler à elle histoire de la rassurer, non ?

Je soupire, me sentant complètement impuissant et épuisé aussi.

- Je ne sais pas ce qu’il s’est passé et tu n’es pas obligé de lui dire la vérité si c’est à ce point terrible, mais en gardant le silence comme cela, tu ne l’aides pas du tout …

Ce n’est pas mon rôle de lui faire la morale. Je ne vois même pas pourquoi je le fais. Au moins, je pourrais dire que j’ai essayé de le raisonner, bien que ce soit une tentative infructueuse, j’en suis sûr. Un vertige me prend et je serais franchement mieux assis que debout. Je ne sais pas ce que j’ai attrapé mais ça ne me réussit pas … De toute façon avec moi, même un simple rhume peut devenir terrible si je ne le soigne pas, c’est ça d’avoir un système immunitaire faible. Finalement je décide de le laisser tranquille, j’essaie d’articuler quelques mots, alors que je sens mon esprit s’embrumer, il faut que je rentre et vite …

- Je … Je vais te laisser tranquille …

Je m’apprête à faire demi-tour, mais je n’ai pas le temps d’atteindre la porte, que je me sens basculer, c’était définitivement une mauvaise idée de venir. Surtout, il a fallu que je perde connaissance ici … Je sais bien que c’est le genre de chose qui ne se contrôle pas, mais j’aurais préféré pouvoir rentrer chez moi avant. Je ne vais faire qu’embêter Dong Min encore plus, alors qu’il m’a clairement fait comprendre qu’on avait plus rien à faire ensemble, nous ne sommes plus amis …

Spoiler:

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Bien entendu que ce cauchemar ne pouvait juste pas s'arrêter à partir du moment où je rentrerais chez moi. Après ce qu'il s'est passé, il a fallu que j'affronte mes parents, mes sœurs seront les prochaines. J'ai estimé avoir encore du temps avant que l'une d'elles ne rentre, mais au final quelqu'un est venu frapper à ma porte. Cela aurait été une bonne chose que la personne n'insiste pas et reparte d'où elle vient, je me moquais de connaître son identité ou la raison de sa présence. Il a fallu que ce soit lui qui débarque dans ma chambre. Je ne prends pas la peine de le regarder, l'ayant reconnu à sa voix, remettant mon déguisement sur mon visage. Il ne manque pas d'air après l'autre soir... Tout comme il semble mal à l'aise d'être ici en restant bien dans un coin de la pièce. Il a raison de ne pas avancer, c'est lui qui a mis de la distance entre nous le premier et j'ai simplement sauté sur l'occasion d'imposer de vive-voix le fait que l'on ne se reverrait plus avant un bon moment. Au final, nos échanges ont cessé à part une exception formelle, alors que fait-il là ?

Pas besoin d'attendre longtemps pour avoir des réponses, il commence à m'expliquer que c'est ma mère qui l'a appelé par inquiétude. Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête à elle aussi ? Elle pensait sincèrement qu'un type qu'elle n'a jamais vu allait changer quoi que ce soit ? Au moins ces propos sont clairs, c'est parce qu'elle s’inquiétait qu'il m'a cherché et rien d'autre, ce qui est en soit complètement idiot aussi, nous ne sommes plus amis que je sache. Je ne pense même pas être capable d'en parler avec Zi Lin alors ma mère peut toujours rêver que face à Han Byul ma langue se délie. D'ailleurs, je n'ai toujours pas prononcé de mots, je ne compte pas le faire. Qu'il s'en aille et oublie mon existence, il était bien parti pour il me semble.

Son ton devient de plus en plus moralisateur. Toujours la tête appuyée contre la vitre froide, il persiste à user sa salive. S'il a envie de jouer les âmes charitables, qu'il se rende dans un hôpital ou un orphelinat et qu'il donne de son temps, je n'en ai pas besoin. Ce qu'il me faut, ce ne sera jamais de Han Byul que je l'obtiendrai, l'ayant très bien compris l'autre soir. Mes lèvres restent scellées peu importe ce qu'il me dit, seule la légère buée causée par ma respiration témoigne que je suis toujours en vie, l'étincelle dans mes yeux s'est éteinte durant ce qu'il m'est arrivé. Il me suggère de mentir à mes parents plutôt que de garder le silence. Je n'en reviens pas qu'il ose proposer un truc pareil, je n'ai jamais menti à mes parents excepté sur une seule chose, mon homosexualité, je ne vois pas en quoi c'est mieux de leur sortir un mensonge.

Enfin ! Le voilà qui m'annonce qu'il va me laisser tranquille, je ne vais surtout pas le retenir. Mais au lieu d'écouter le bruit de la porte qui se ferme, c'est un autre, bien plus sourd qui se fait entendre comme si quelqu'un était tombé. Han Byul ? Je pose directement les yeux sur le corps du plus âgé qui se trouve être sur le sol. Après quelques pas, j'ouvre la porte pour appeler ma mère en faisant sentir l'urgence de la situation et je m'accroupis afin de constater que son visage est humide, de deux doigts je prends son pouls qui est un peu faible et régulier. Ma mère monte les escaliers afin de découvrir la situation. Bien plus habituée que je ne le suis, je m'écarte afin qu'elle puisse me dire ce qu'il passe, m'annonçant qu'il est brûlant de fièvre... Suivant ses ordres à la lettre, je commence par le porter, le déposer sur mon lit. Ma mère continue de surveiller, m'intimant d'aller chercher les médicaments, de l'eau et aussi une bassine avec un gant. Je débarque quelques minutes plus tard avec tout cela, la laissant faire au départ. C'est là qu'elle me confirme qu'il a dû attraper froid lorsqu'il allait me chercher les soirs d'avant. Mon humeur se rembrunit, je ne sais pas comment je dois prendre ça, mis à part qu'il le ferait sûrement pour n'importe qui. Elle sait qu'elle n'a pas besoin de me préciser qu'il en va de ma responsabilité de me charger de lui en retour, puis m'indique qu'il faut le mettre à l'aise, qu'il sera mieux ainsi, avant de redescendre aider mon père pour l'ouverture du restaurant.

Les yeux sur Han Byul, je lâche un long soupir blasé. Le mettre à l'aise signifie enlever une partie de ses vêtements, c'est comme si elle venait, sans le savoir, de demander à un hétéro de déshabiller une jolie fille. Enfin, une chance que je ne sois pas d'humeur à m'égarer malgré tout, lui retirer son pantalon n'est pas trop compliqué. Je le touche un minimum, me charge de son pull et, arrivé à son t-shirt, je secoue la tête. Ne prenons pas de risque, je préfère ne pas avoir les souvenirs de cela plus tard. Une fois qu'il est bien installé dans mon lit, recouvert par la couette, je passe le gant froid sur son visage, le mettant ensuite sur son front. Brûlant...

"Vraiment... Au lieu de me faire la morale et de chercher les autres partout, tu ferais mieux de commencer par savoir correctement t'occuper de toi..." Dis-je, tout seul.

Ma mère m'a indiqué qu'il fallait que je lui donne un médicament dans une heure, en espérant qu'il rouvrirait les yeux, ce qui a été le cas, bien qu'il ne m'ait pas du tout reconnu. Ensuite, j'ai pris une chaise, installé dessus en le regardant, soucieux de son état. Une heure passe, je commence à piquer du nez sur ma chaise, alors je m'allonge sur le sol à côté du lit. De toute manière, je n'ai ni autre matelas ni oreiller supplémentaire ni couverture. Ça se voit que je suis crevé car j'arrive à m'endormir dans ses conditions deux heures, jusqu'à ce que je me fasse réveillé brutalement, écrasé par l'écrivain qui est tombé de mon lit, me faisant lâcher un bruit de douleur assez bas. Entre tous les hématomes que j'ai sur le corps, c'est un calvaire que de le basculer sur le sol. Me sentant bien plus à l'aise, je me redresse afin de le recoucher, remettant la couverture sur lui. Assis de nouveau sur ma chaise, je trempe le gant dans la bassine d'eau froide, nettoyant à nouveau son visage. Puis, je l'applique sur son front. Bien que nous ne soyons plus amis, je ne suis pas satisfait de le voir ainsi, je ne lui aurais jamais souhaité de mal, quel irresponsable à me chercher sous la pluie... Attends qu'il se réveille, en fait, je serai rassuré s'il le fait, même une minute. Mes doigts encore frais se posent sur sa joue, il est si pâle ainsi.

Spoiler:

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Venir ici était vraiment une idée stupide. Je m’en rends compte encore plus maintenant … Je savais qu’il n’allait pas plus me parler qu’à sa famille. Il me déteste maintenant. Enfin, c’est l’impression qu’il me donne. Il n’a peut-être pas apprécié se faire repousser l’autre fois et décrété que nous n’étions plus amis, n’était peut-être qu’une excuse … Vous me direz, je n’ai pas essayé de renouer contact non plus. J’étais très bref dans nos rares échanges par mail. Je préférais mettre de la distance entre nous. Si nous ne nous voyons jamais, nous ne risquions pas de succomber à cette tentation. Je sais que je n’ai rien à faire ici, j’ai décidé d’être distant désormais. Je ne pouvais juste pas dire non à sa mère. Elle était très inquiète de la disparition de Dong Min et ce matin au téléphone je sentais son espoir qu’il me dise plus de chose à moi. J’imagine qu’elle ignore tout de ce qu’il s’est passé entre nous … Je suis venu malgré mon état, je me sens fatigué malade. Dans le fond je suis moi aussi soulagé qu’il soit de retour, même si apparemment il n’est pas en très bonne forme lui non plus.

Je lui explique que sa mère m’a contact, ainsi que les recherches qui ont été faites quand il n’a pas donné signe de vie et auxquelles j’ai participé, malgré la pluie et le froid. Je ne précise pas cela, je n’ai pas envie de me plaindre, je sais que j’aurais très bien pu rentrer, mais que je ne l’ai pas fait. Je suis le seul à blâmer d’être malade maintenant. J’essaie d’oublier ma faiblesse et je lui fais un peu la morale, même si je suis très mal placée pour cela. Puis je décide de partir, parce que c’est mieux ainsi, plutôt que de rester plus longtemps ici et continuer de dire n’importe quoi … Je fais demi-tour, sans un mot et sans un regard de sa part, prêt à rentrer chez moi. Cependant, avant d’atteindre la porte, j’ai un vertige et je me sens tomber, avant de perdre complètement conscience. Je crois que j’ai épuisé mes dernières forces, j’aurais mieux fait de rester au lit. Je me réveille quelque temps plus tard, mais je me sens vraiment mal, je ne reconnais rien de ce qui est autour de moi, je me laisse faire lorsque quelqu’un me fait avaler quelque chose. De toute façon je n’ai pas la force de résister. Puis je sombre à nouveau dans l’inconscience.

Je me réveille une seconde fois, en sentant quelque chose de froid sur ma joue. Je me sens toujours fatigué, j’ai chaud malgré mon corps qui tremble par moment, mais au moins je ne suis plus désorienté. Il me faut tout de même de longues secondes de réflexions avant de réaliser que je suis chez Dong Min et qu’il est juste à côté assis sur une chaise. Sur le coup, je ne me rappelle plus du tout de comment j’ai atterrie ici. Puis cela me revient, le coup de fil de sa mère, mon état de santé, j’imagine que j’ai dû perdre connaissance. Je lève les yeux vers Dong Min qui vient de retirer ses doigts de ma joue. Pourtant j’aimais bien ce contact frais par rapport à la température actuelle de mon corps …

- Désolé … J’aurais mieux fait de rester chez moi, dis-je assez bas.

Je ne veux pas lui imposer ma présence alors que nous sommes clairement en froid et que l’ambiance ne risque pas d’être détendue entre nous. Puis je remarque que je n’ai plus mon pull, ni mon pantalon … Ils sont posés sur le dossier de la chaise sur laquelle Dong Min est assis. Je vois aussi une bassine d’eau et des médicaments pas très loin. J’en déduis qu’il est ici depuis un petit moment.

- Je suis resté inconscient combien de temps ? finis-je par demander.

Parler ne me demande pas trop d’effort, bien que ma voix soit assez faible. Par contre, je reste immobile, sentant tous les membres de mon corps lourds. Je ne veux pas imposer ma présence plus longtemps, surtout que j’imagine ne pas être le bienvenue du côté de Dong Min et j’avoue ne pas me sentir très à l’aise non plus. Je me redresse assez rapidement, trop rapidement sans doute, je ne sais même pas où j’ai trouvé la force de le faire.

- Je crois que je vais rentrer chez moi …

Je pose mes pieds par terre, mais au moment où je veux me lever je retombe simplement par terre à cause d’un vertige. En même temps dans un tel état fiévreux, je n’aurais pas été capable d’aller bien loin. D’une je suis malade et de deux je n’ai rien avalé depuis ce matin, ce qui n’aide sans doute pas, mais je n’avais pas faim et ce n’est pas plus le cas maintenant … Par contre j’ai très soif. Dong Min s’accroupi à côté de moi et bien sûr je me fais engueuler d’avoir voulu me lever dans mon état. Il m’aide à retourner m’allonger comme je n’ai pas la force de m’y opposer je me laisse faire. Déjà qu’en temps normal, je n’ai pas énormément de force et Dong Min aurait largement eu le dessus sur moi, là ce n’est franchement pas mieux. Je me retrouve donc à nouveau allongé et de toute façon, je pense que je ne vais pas pouvoir bouger tout de suite et encore moins rentrer chez moi, sauf si quelqu’un me ramène …

Spoiler:

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Je n'ai pas eu d'autres choix que de m'occuper du malade qui s'est écroulé dans ma chambre, sous les indications de ma mère, pour ensuite le veiller durant plusieurs heures. Après quelques péripéties, je remets un gant d'eau froide sur son front, espérant qu'il va revenir à lui bientôt, ce qui serait bon signe quant à la non-gravité de la maladie. Je reste quelques secondes perdu dans mes pensées, le bout des doigts sur sa joue pâle, avant de voir ses paupières papillonner, me faisant rompre rapidement le contact, je ne me rappelle que trop bien qu'il ne veut surtout pas que je le touche. Ses excuses ne m'apportent pas pour autant plus de quiétude ou de soulagement, s'il sait qu'il aurait mieux fait de pas sortir, il aurait simplement dû dire à ma mère qu'il était malade et la situation n'aurait rien à voir avec celle de maintenant.

Son regard se pose derrière moi, sur le dossier de la chaise, il a donc remarqué qu'une partie de ses affaires lui a été retirée. Je n'aime pas du tout la manière dont il le fait, il m'a pris pour qui au juste ?

"Je n'ai eu aucun geste déplacé. Ma mère a insisté sur le fait de te mettre à l'aise, sinon je ne l'aurais pas fait." Dis-je, assez bas, profondément blasé. Il me pose ensuite une question, me faisant soupire audiblement. "Quatre heures."

J'ai assez donné d'informations pour le moment, je n'avais pas envie de parler et ça n'a pas changé, pas spécialement parce que c'est lui. Ma journée de merde continue, ne me rendant qu'encore plus dépité que je ne l'étais. J'en ai tellement marre d'être ici et de devoir subir tout cela, qu'est-ce que je donnerai pas pour partir loin... Le silence ne dure pas longtemps, il se rassoit puis parle de rentrer chez lui. Je n'ai pas l'impression qu'il soit en état, néanmoins, s'il l'est, je ne serais pas celui qui va le retenir. Mais à la place, il s'écroule lamentablement sur le sol. Mon regard reste figé une ou deux secondes avant que je ne doive me lever.

"Irresponsable." De ma voix toujours aussi monocorde. "Cesse donc de créer des problèmes supplémentaires, contente-toi de dormir et de ne plus bouger."

Une nouvelle fois, me voilà à le porter et le soulever malgré toutes les douleurs de mon corps. Ma grimace ne se voit pas grâce à mon masque, pourtant, je l'ai senti passer en le remettant dans mon lit. Ensuite, je le couvre avec la couette, puis remets de l'eau froide sur le gant en l'essorant et le posant sur son front. Que de déjà-vu dans cette scène... Il attire vraiment les problèmes, comme si les miens ne suffisaient pas. L'eau est devenue tiède, je me dis alors qu'il me faudra aller dans la salle de bain en remettre de la fraîche. En prévision à ce que je vais dire, je me rends dans un coin de ma chambre, d'où il ne peut pas me voir, la tête de lit étant dans mon dos.

"Tu n'as pas le choix, tu es trop malade pour sortir. Le meilleur moyen de faire passer plus vite ce moment si désagréable pour toi, c'est dormir."

Plus vite il ira mieux, plus vite il partira et il a l'air de tellement y tenir puisqu'il vient tout de même de tenter de le faire dans son état, il n'a pas d'autres possibilités que celle-ci. Quoi qu'il en soit, je vais lui faciliter la tâche, en plus de répondre à mon besoin de solitude.

"Je ne pensais pas que tu me détestais à ce point. Ca me fait me demander ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça..." Je l'ai dit assez bas avant de reprendre plus fort, en espérant qu'il n'a pas tout entendu. "Je vais prévenir ma mère que tu es réveillé, elle se chargera de toi."

C'est bien la première fois que quelqu'un me déteste et cela fait assez mal, je le reconnais. Dans son attitude, il y a tellement d'incohérence, mais je suis assez lucide sur le fait que notre amitié est loin de lui manquer, donc je sais à quoi m'en tenir. Après cet épisode foireux, il n'est plus question d'entendre parler de lui, ou de le voir, même par accident, j'éviterai tous les endroits où il pourrait aller, enverrai quelqu'un me faire dédicacer ses prochains bouquins. Je ne pensais pas que tout tournerait de cette manière lorsqu'il est venu me parler la première fois. Encore une fois, j'ai été assez naïf de croire qu'il était différent des autres, que s'il ne voyait jamais mon visage, je pourrais continuer à passer du temps avec et consolider ce début d'amitié, et, à nouveau, je suis bien tombé de haut. Mes pas me font passer pas loin du lit, la sortie étant dans cette direction. Cela me rappelle quand j'ai tourné le dos en bas de chez lui et qu'il ne m'a pas retenu, c'était plutôt blessant, car je l'aurais fait si l'inverse s'était produit. Comme quoi, chacun possède réellement sa vision de l'amitié et que la notre n'a rien en commun. Ma confiance a encore été trahie, je n'en peux plus de tout cela, sans compter ce qui m'est arrivé durant ces trois derniers jours... C'était déjà une idée qui me trottait dans la tête, sûrement qu'on pensera que c'est une fuite, néanmoins je n'en peux plus, je veux partir loin on en aura rien à foutre de mon visage. Je me fiche pas mal de ce que j'y ferai, tant que je ne trouve personne pour me regarder. Ce qui m'embête le plus dans tout cas, c'est que je vais faire faux-bonds à mes parents, j'espère qu'ils comprendront mon choix et mes sœurs également. J'en ai tellement ras-le-bol tout de suite... N'est-je pas assez lutté depuis des années en vain ?

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

J’aurais définitivement mieux fait de rester chez moi. Ce n’était vraiment pas prudent de venir jusqu’ici dans mon état. Je pourrais très bien dire que je n’avais pas le cœur à dire non à la mère de Dong Min, car c’est vrai. Cependant, il n’y avait pas que cela. Je l’ai aussi cherché pendant ces quelques jours où il n’est pas rentré chez lui et je me suis fait du souci pour lui, alors j’étais vraiment soulagé de le savoir de retour. J’avais envie de le voir … Certes nous nous sommes quittés sur de mauvaises bases et j’ai préféré fuir, mais ce n’est pas pour autant que je le déteste. Je veux juste protéger mon secret, comme je l’ai toujours fait. Je ne veux pas céder à cette attirance qui semble pourtant évidente, c’est pour cela que je l’ai repoussé l’autre jour. Je voulais préserver notre amitié, mais j’ai réussi à faire le contraire. J’ai tout fichu en l’air … Je pourrais lui expliquer pourquoi je mets autant de distance entre nous, que ce n’est pas contre lui, j’ai eu ce même comportement avec beaucoup de monde. Je ne peux juste pas m’y résoudre. Ce serait avoué qu’il ne me laisse pas si indifférent, je n’ai jamais vu son visage et pourtant, ce n’est pas ce qui semble m’arrêter. Je serais aussi obligé de parler de ma maladie.

Je me suis réveillé et j’ai de suite remarqué Dong Min assis sur une chaise près du lit. Je vois aussi certains de mes vêtements posés sur une chaise. Je n’y fais pas plus attention, n’ayant pas la tête à trop réfléchir ou à tirer de conclusions trop hâtives, mais Dong Min lui, semble avoir compris quelque chose. Il a compris de travers, car je n’ai pas pensé qu’il pouvait avoir eu un comportement déplacé envers moi. Certes l’autre jour je l’ai repoussé, mais je n’ai jamais pensé que même en refusant il allait me forcer à quoique ce soit. J’ai bien plus d’estime pour lui quand même ! J’ai aussi l’impression qu’il essaie de justifier sa présence ici. Puis il m’informe que je suis resté inconscience quatre heures. Je m’assois sur le lit et sur un coup de tête, je décide de rentrer chez moi, pour ne pas l’embêter plus. Je ne vais pas bien loin et je m’écroule sur le sol pris de vertige. Sa voix froide me blesse, mais j’imagine que je l’ai mérité. C’est bien ce que je pensais ma présence n’est pas la bienvenue et je ne fais que créer des problèmes … Voilà pourquoi je voulais partir …

Il m’aide à me lever et à me remettre sur le lit, mais je crois qu’il a aussi du mal à me porter. Pourtant je ne pèse pas bien lourd. Puis les paroles de sa mère me reviennent, il avait des bleus et il doit sûrement avoir mal. Je me retrouve allongé, la couette posée sur moi et Dong Min applique un gant humide sur mon front. Je soupire légèrement en l’entendant parler. La seule chose désagréable c’est d’être malade … Seulement, j’ai bien l’impression qu’il sous-entendait quelque chose d’autre. Mon impression est confirmée par ce qu’il ajoute ensuite.

- Je ne te déteste pas ! dis-je presque aussitôt, d’une voix un peu cassée.

Je me mets aussitôt à tousser, pris d’une forte quinte de toux. Quand cela se calme un peu, je continue.

- Tu n’as rien fais si cela peut te rassurer …Tu dis cela à cause de ce qu’il s’est passé la dernière fois ?

Je suppose que c’est l’une des raisons, bien qu’il ne doit pas y avoir que cela.

- Je ne t’ai pas repoussé parce que je te déteste … Et je ne t’ai pas laissé partir parce que je te déteste non plus …

Je n’ai pas envie d’en dire plus, pourtant je pense que cela pour résoudre certaines incompréhensions.

- Et si j’ai voulu partir c’est parce que je ne veux pas te faire perdre ton temps ou t’embêter … J’ai bien vu que ma présence n’est pas la bienvenue …

Je me tais et je lève mon regard vers lui. Allongé je n’ai plus trop la tête qui tourne, mais j’ai toujours un peu la migraine, je me sens toujours aussi faible et j’ai aussi mal à la gorge. Bref, j’ai attrapé un bon coup de froid.

- Tu peux aller faire ce que tu as à faire, je vais juste dormir et je te laisserais tranquille.

Je me tourne de l’autre côté, serrant un peu plus la couverture contre moi, car j’ai un peu froid. Je replie aussi un peu mes jambe contre mon corps, j’ai plus l’habitude de dormir comme ça et je n’ai plus qu’à attendre que le sommeil vienne. Même si dans le fond j’espère que Dong Min ne partira pas … Enfin, dans le fond, je ne vois pas pourquoi il resterait. L’autre jour je ne l’ai pas retenu. Je ne mérite pas qu’il s’intéresse à moi et je mérite encore moins qu’il prenne soin de moi, alors que je suis souffrant. Un léger soupire m’échappe et je ferme les yeux, attentif aux bruits dans la chambres. Des pas et une porte qui se ferme qui m’indiqueraient qu’il est parti et qu’il n’en a vraiment plus rien à faire. Cela m’attristerait un peu, mais bon … Je suis aussi fautif dans l’histoire.

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Ah ça pour créer des problèmes... Il aurait pu choisir n'importe quel jour sauf celui-ci, mais, comme c'est bien connu, c'est toujours quand on a besoin de tranquillité que des visiteurs imprévus débarquent. Certes je suis surtout déçu que les choses se soient terminées ainsi la dernière fois, je ne souhaite pas spécialement me montrer désagréable avec lui en particulier. Je ne veux voir personne, pas même ma famille ou mes amis pour le moment, et, à la place de cela, je dois jouer les garde-malades parce qu'il s'est montré imprudent. Le ton de ma voix dénué de vie ou de force n'est que le résultat des derniers jours passés.

Quelques mots m'échappent pendant que je prends quelques affaires comme mon téléphone éteint qui atterrit dans ma poche. Sa phrase me fait sursauter ou plutôt la rapidité avec laquelle elle est sortie et le ton qu'il emploie, même si je n'arrive plus à croire réellement en ses paroles. Je me suis immobilisé, dos à lui toujours, écoutant sa quinte de toux suivie d'autres propos qui ne m'éclairent pas le moins du monde, ce n'est pas compréhensible ou logique, il se contredit en plus. La fièvre doit le faire délirer, c'est certain. J'ai en effet dit cela en partie au sujet de mon léger emportement la dernière soirée, mais pas uniquement. Quant à sa présence ici, je ne supporterai celle de personne, surtout lorsque je ne l'ai pas choisi, ce qui est le cas tout de suite.

Alors que je passe à côté de celui que je considérais comme mon ami, il déclare que je peux vaquer à mes occupations, c'est bien mon intention, je n'ai pas besoin de sa permission. Le voilà qui se roule en boule dans un coin du lit, me tournant le dos, et je continue jusqu'à ce que je sorte de la chambre, la porte se refermant derrière moi. Appuyé contre, la bassine que j'ai emporté dans la main, je me demande ce que ça doit lui faire de voir que je suis bel-et-bien parti. Pire, c'est plutôt que j'espère qu'il comprenne ce qu'on ressent de se faire abandonner comme il l'a fait sans regret avec moi. L'eau vidée dans le lavabo, le conteneur est laissé là car je descends faire signe à ma mère que j'ai des nouvelles, me cachant des clients afin qu'ils ne me posent aucune question sur mon état, déjà que ça me coûte de communiquer avec ma mère, même descendre simplement les escaliers relance les douleurs à mes jambes. Elle semble un peu rassurée, me dit de prendre un autre cachet à donner au malade et de le faire boire. Je fais exprès de traîner un peu avant de remonter, je récupère la bassine avec la nouvelle eau fraîche, passant dans la chambre de Jin Jung prendre une couverture dont elle ne se sert pas, ne faisant pas beaucoup de bruit en revenant à l'intérieur de la mienne. Je dépose le tout sur la table basse, peut-être qu'il croit qu'il s'agit de ma mère. Le médicament à proximité, je m'assois sur le bord de mon lit lentement car c'est un peu douloureux, puis l'oblige à se retourner.

« Avale-ça. » Dis-je, assez bas.

Lui posant le cachet dans la main, le temps qu'il le mette dans sa bouche, je peux rapprocher le verre, une main placée à l'arrière de sa tête afin de la soulever suffisamment, l'aidant à boire doucement de l'autre. Quand c'est chose faite, je repose le verre vide et prends le gant pour nettoyer son visage humide consciencieusement dans le plus grand silence, quelle idée d'être allé sous la pluie et d'attraper froid aussi bêtement… Je ne le comprends vraiment pas. Le gant humide passe sur son cou en dernier puis retourne dans la bassine, ensuite je le borde, rajoutant la couverture supplémentaire, il me semblait avoir froid plus tôt. Dans la foulée, j'abandonne le gant frais et essoré sur son front, puis lâche une expiration audible, retournant sur ma chaise qui ne s'avère pas du tout confortable. Bien décidé à arranger cela, je ressors un moment afin de prendre des cachets à sucer contre le mal de gorge et un oreiller, ce dernier se retrouve logé sous mes fesses, sur le sol, le dos appuyé contre le lit, au niveau de ses pieds. Il m'a fallu un peu de temps pour arriver en bas. Lassé, fatigué, je peux au moins jeter quelques coups d’œil en direction du malade pour le surveiller. L'absence de bruit dure un peu, ma main frottant ma nuque tendue, je ne serai pas contre dormir, mais ça me semble mal barré tout de suite, je continue de penser à tout ça.

« Franchement, je ne te comprends. Ton discours était contradictoire. Tu n'aurais pas dû me chercher, qu'est-ce que ça peut bien te faire ce qui peut m'arriver ? J'ai bien compris que ma mère a eu la lubie de t'appeler, mais on a jamais été proches pour toi, tu n'avais qu'à l'envoyer paître, tu ne la connais même pas… »

Et contrairement à ce que je disais au début, à mon insu, j'ai fini par me mettre à parler. Pas de ce qui m'est arrivé, mais me voilà encore à chercher à le comprendre et demain pour sûr, je me dirais que je suis vraiment un crétin. Il a été plutôt assez clair que ma présence n'était pas indispensable, je ne pense pas lui avoir manqué ou bien qu'il voulait me voir, et pourtant je persiste dans ma bêtise. Je dois être incurable à ce sujet.. Qu'est-ce que je peux bien attendre de quelqu'un comme lui ? Un meilleur ami, j'en ai déjà un, qui ne se défile pas lorsque je ne vais pas bien et qui me remonte le moral, comme d'autres de mes proches. Malgré tout, je suis encore son rythme, j'ai l'impression d'être incapable de l'ignorer quand je l'ai sous les yeux. En parlant de regard, le mien fixe le mur droit devant, un point imaginaire.

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Je m’insulte de tous les noms intérieurement d’avoir accepté de venir. Je ne voulais pas faire faux bon à sa mère après l’avoir cherché pendant plusieurs jours, mais je voulais aussi le voir et prendre des nouvelles. Je me suis fait du souci malgré tout … Chose que je ne dis pas car ce serait en quelque sorte avouer mon attachement. Il m’a bien fait comprendre que nous n’avons jamais été proches et que nous ne sommes plus amis, non ? Donc je préfère ne rien dire. Pourtant je lui assure un peu trop précipitamment que je ne le déteste pas. Quand ma quinte de toux passe, j’essaie de m’expliquer, mais mes propos ne sont pas très cohérent, réfléchir me fait mal à la tête. Je lui dis qu’il peut partir s’occuper ailleurs, mais le peu que je connais de son caractère me laisse penser que de toute façon c’est ce qu’il avait l’intention de faire … Je me roule en boule, peut-être que je devrais suivre son conseil et dormir. J’entends ses pas qui s’éloigne et la porte qui m’indique qu’il est sorti. Je me dis que c’est exactement ce que je lui ai fait l’autre jour. Je soupire et ferme à nouveau les yeux pour essayer de dormir, cela m’évitera de trop penser. Étrangement cela me blesse de le savoir parti et je me sens coupable de lui avoir fait subir la même chose, bien que j’avais mes raisons …

Je sursaute légèrement quand quelqu’un s’assoit sur le lit. Je ne dormais pas mais je commençais à m’assoupir. Je me dis que c’est peut-être la mère de Dong Min … Finalement je suis forcé de me tourner, même si je ne résiste pas vraiment et j’entends la voix de Dong Min qui me dit d’avaler un médicament. Je me redresse et mets le comprimé dans ma bouche, puis il m’aide à boire. Il passe un gant humide sur mon front et dans mon cou, la fraicheur me fait du bien. Puis il dépose une autre couverture sur moi, cela tombe bien j’avais froid malgré la fièvre, peut-être qu’il l’avait remarqué … Dong Min s’assoit par terre à l’autre bout du lit. Je ne prends pas la parole, qu’est-ce que je pourrais bien lui dire de toute façon … C’est Dong Min qui brise le silence en premier. Je soupire en l’entendant parler.

- J’ai bien compris qu’on n’était pas proche vu le nombre de fois que tu me l’as répété, dis-je froidement.

Je fixe le plafond et je continue de parler, même si plus tôt je me disais que je ne voulais pas l’avouer … Il commence à m’agacer.

- Qu’est-ce que ça peut bien me faire ce qu’il peut t’arriver ? Ça ne t’a pas effleuré l’esprit que j’ai pu m’inquiéter ? Ok, nous ne sommes pas proches et nous sommes plus amis, très bien, comme tu veux, juste pour cela je devais faire comme si de rien était ? Et si tu avais entendu ta mère au téléphone … Je n’ai vraiment pas eu le cœur à refuser, en plus de cela.

Je me tourne à nouveau sur le côté comme tout à l’heure lui tournant le dos. Je ne voulais pas dire tout cela, il doit bien s’en foutre de toute façon … C’est sorti tout seul. Maintenant j’attends une réaction de sa part. Puis comme je suis bien parti sur ma lancée autant continué à m’enfoncer et à me rendre pathétique, tant qu’à faire.

- Et si je suis venu aujourd’hui ce n’est pas seulement parce que ta mère me l’avait demandé … Je savais bien que tu n’allais pas me parler plus qu’à quelqu’un d’autre, mais j’étais soulagé que tu sois revenu et … Je voulais te voir. Voilà, tu es content ? Ta fierté est satisfaite.

Je préfère ne pas trop revenir sur la dernière fois que nous nous sommes vu justement. Je ne veux pas lui répéter que j’avais mes raisons d’agir comme je l’ai fait, de peur qu’il ne me pose des questions auxquels je ne veux pas répondre. Je suis légèrement agacé mais aussi soulagé de l’avoir dit. Bien que maintenant je craigne sa réaction … Nous avons tous les deux des caractères assez forts, cela pourrait vite faire des étincelles, même si pour le moment je ne suis pas trop en état de m’énerver. Je ferme les yeux en sentant ma migraine pointer à nouveau le bout de son nez.

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Cette fois-ci, je suis celui qui prend la parole et pour autre chose que de lui demander de prendre un cachet. Tout le temps où il s'exprime, je ne prononce pas un mot. Bien qu'il soit souffrant, il cherche également à se faire entendre, peut-être parce que lui aussi n'aime pas cette froide situation entre nous deux, ou alors je me fais des films. Plus je l'écoute, plus je réalise à quel point cela ne me ressemble pas d'être ainsi, à blesser les autres, à me montrer égoïste, à forcer un malade à parler. J'ai fini par devenir un sale type et j'ignore comment procéder pour redevenir comme avant, car depuis plusieurs années, la peur et les événements que j'ai vécu m'ont rendu méfiant, renfermé. Avec tout ce qu'il vient de dire, j'ai l'impression qu'il fait référence à quelqu'un d'autre, pourtant c'est bien de moi dont il s'agit et ça me désespère. Il fut un temps où j'avais foi en les autres, peu importait les déceptions, je passais outre et je continuais à sourire. Mais ce n'est plus ainsi désormais, ma force mentale m'a quitté, je suis si épuisé que je peux rien faire d'autre que me lamenter à l'intérieur de ma tête.

Au final, je reste sur mon premier choix, Han Byul m'a tourné le dos à nouveau, ce n'est pas très engageant, même s'il a toutes les raisons de ne plus vouloir me voir. Je m'interroge sur quel genre d'amis il peut bien avoir pour que sa vision de l'amitié soit à ce point si différente de la mienne. Mais je compte bien agir à ma manière, il a beau dire ce qu'il veut, je la vois très bien la solitude cachée derrière ses sourires. Parfois, un seul geste vaut bien mieux que des centaines de mots, dans le cas présent, je ne vois pas autre chose pour essayer de faire passer le message que j'ai compris, que je regrette de l'avoir obligé à sortir tout ça et que je ne suis pas celui qu'il croit, bien que ce soit ma faute de m'être comporté ainsi jusqu'à présent. Je me mets debout péniblement, puis m'assois sur le bord du lit doucement, tentant de tenir compte de mes divers hématomes, je finis par m'allonger, me mettant dans son dos, sans trop le coller non plus, quelques centimètres entre nos corps pour ne pas qu'il se sente mal à l'aise comme l'autre fois. Mon bras passe par dessus la couverture, appuyé donc sur son tronc.

"Dors." Conseillai-je tout bas avant de fermer les yeux à mon tour en espérant qu'il ne prendra pas mal mon geste.

Celui qui s'est endormi le premier est probablement moi, sûrement que la chaleur qui se dégage m'a détendu, ou alors sa présence, quoi qu'il en soit, j'ai réussi à m'assoupir sans faire de cauchemar plusieurs heures d'affilée. Durant cette sieste de trois au quatre heures, j'ai fini par dégager mes lunettes car c'est loin d'être confortable... Lorsque mes paupières se rouvrent, c'est difficilement. Mon premier réflexe est de comprendre que je ne les ai plus sur le nez et donc de les remettre tout en vérifiant que Han Byul n'est pas réveillé et qu'il n'a rien vu. Soulagé de constater que non, je descends du lit afin de sortir de la chambre. Après un passage dans la salle de bain, je descends rejoindre ma mère. Vu l'heure, il n'y a plus de client dans le restaurant, ce dont je ne me plains pas. Donnant les dernières nouvelles, elle m'indique qu'il faut de nouveau que le malade prenne un autre cachet et qu'il mange quelque chose. Comme mon père est monté, c'est moi qui dois préparer la soupe en écoutant les conseils de ma mère, puis je lui explique que je ne souhaite pas parler de ce qui est arrivé, pas pour le moment, mais que je vais bien dans les grandes lignes, ce qui la fait sourire.

Plusieurs minutes sont nécessaires à la préparation, car je n'ai pas hérité des talents de cuisinier de mon père. Le plateau sur la main, j'ouvre la porte de ma chambre de l'autre. La silhouette de Han Byul n'a pas bougé, je dépose mon chargement sur la table basse avant de m'asseoir sur le lit, passant ma main sur son visage afin de le tirer progressivement de son sommeil.

"Byulie, réveille-toi." Dis-je, assez bas, en ayant pas remarqué que j'ai utilisé son surnom. "Il faut que tu prennes un autre médicament et que tu essaies de manger un peu."

Je le laisse se redresser tout seul ensuite puis je lui donne le verre et le cachet tout en surveillant qu'il ne va pas l'échapper. Le conteneur récupéré, j'installe le plateau avec la soupe sur ses cuisses, me mettant dans un coin lorsqu'il se met à manger, mon regard perdu par la fenêtre, le manteau neigeux sur le sol s'est beaucoup épaissi depuis tout à l'heure.

"Si c'est mauvais, dis-le, j'irais en refaire, mes dons pour la cuisine sont loin de ceux de mon père…" Légère pause. "Comment tu te sens ?"

Je sais bien que ce n'est probablement pas encore la grande forme, surtout qu'il s'est passé une dizaine d'heures depuis qu'il est tombé inconscient sur le sol, qu'il en faudra encore pas mal d'autres à dormir pour qu'il se sente mieux, mais je l'interroge tout de même car il n'est pas le seul à s’inquiéter pour l'autre, quand bien-même on n'a pas l'air de savoir ce qu'on veut, ou que des incohérences résident entre les gestes, les paroles et les pensées. Mon souffle fait un peu de buée sur la vitre, je finis par dessiner un peu dessus avec le bout de mon index.

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Dong Min m’a agacé et j’ai finis par lui dire ce que je pensais vraiment. Machinalement je me suis tourné de façon à être dos à lui. À croire que même lorsque j’essaie d’être sincère je cherche à me protéger … J’ai toujours été comme cela. J’ai même caché ma maladie à mes propres meilleurs amis au départ. Ce n’était pas contre eux, j’ai juste toujours préféré le taire. Maintenant ils sont au courant, mais je n’ai pas été franc tout de suite. J’attendais une réaction de sa part mais il ne dit rien. Comme je le pensais il n’en a sûrement rien à faire et je lui ai dit cela pour rien … Nous ne sommes plus amis et quand j’irais mieux nous ne serons pas près de nous revoir. Cela m’attriste, on s’entendait bien avant. Je sens le matelas qui se baisse légèrement, Dong Min s’est sûrement assis sur le lit. Il s’allonge lentement sur le lit, près de moi, sans non plus me coller. Puis je sens sa main sur mon torse, tandis qu’il me dit de dormir. Les premières secondes je me sens mal à l’aise et je me demande comment je dois l’interpréter. Je décide de bien le prendre et je me dis qu’il ne m’en veut plus, j’espère …

Je mets du temps à trouver le sommeil, mais ce n’est pas à cause de Dong Min ou de ce qu’il vient de faire, c’est mon mal de crâne. Enfin je m’endors, un sommeil calme et sans rêve. Je suis réveillé par la main de Dong Min sur ma joue et sa voix qui me dit qu’il est l’heure que je me réveille. J’aurais bien aimé dormir plus longtemps et j’ouvre difficilement les yeux, mais je finis par me retourner vers lui. Je dois encore prendre un médicament, ce qui me rappelle que je ne dois pas oublier mes médicaments pour mon cœur si je reste plus d’une journée ici. Je dois les prendre tous les jours, aujourd’hui c’est fait … Mais si je reste chez Dong Min plus longtemps, il va falloir que je les prenne discrètement, je n’ai pas envie qu’il me pose de question. Mon manteau est sur le dos de la chaise avec mes autres vêtements, j’ai une plaquette de médicaments dans mon portefeuille, juste au cas où j’oublierais ceux que j’ai chez moi, car je dois suivre mon traitement à la lettre.

Je me redresse et prends le comprimé qu’il me tend, que j’avale avec un peu d’eau. Je n’ai pas spécialement, faim mais je ne refuse pas. Connaissant le caractère de Dong Min il serait bien capable de me faire manger quand même. Je n’ai rien avalé depuis que je suis parti de chez moi pour venir ici, ne pas manger ne fera que m’affaiblir encore plus, alors que j’ai besoin de récupérer. Il pose le plateau avec le bol de soupe sur mes genoux et va s’assoir un peu plus loin. Je souris un peu en l’entendant parler. Je goûte à la soupe et je lui réponds.

- C’est bon ne t’inquiètes pas … Je n’ai juste pas très faim …

Je me force tout de même un peu, si cela peut me faire reprendre un peu de force.

- Fatigué … J’ai moins chaud, peut-être que la fièvre commence à tomber … Mais ça va.

C’est devenu come un réflexe pour moi de dire que ça va, même si ce n’est pas toujours vrai. Je me rappelle de quand Jung Woon à découvert ma maladie, j’ai eu une crise devant lui et pourtant je lui ai soutenu que j’allais bien. Pourtant cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que j’étais mal. Je ne sais pas si cela est une très bonne idée, mais je lui retourne la question à propos de ce qui est arrivé pendant ses quelques jours d’absences.

- Et toi, ça va ? Je veux dire … Tu as disparus pendant plusieurs jours et tu as l’air d’avoir mal quand tu bouges … Je ne te demande pas de me parler si tu ne veux pas, mais … Je me suis vraiment fait du souci pour toi. Je n’ai pas vraiment agit comme tel et je sais que nous nous sommes quittés dans de mauvaises conditions l’autre jour, mais je te considère comme un ami quand même …

Je mange à nouveau un petit peu de soupe, pas petite quantité pour que cela passe mieux. J’ai remarqué ses gestes lents, comme tout à l’heure quand il s’est redressé et allongé sur le lit. Comme s’il avait des courbatures … La mère de Dong Min m’avait bien dit qu’il n’était pas dans un très bon état. Je ne suis pas le mieux placé pour le forcer à parler, moi aussi je cache des choses et je veux respecter sa vie privée, mais j’espère qu’il ira rapidement mieux.

Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Ses yeux ont eu du mal à s'ouvrir, si ma mère n'avait pas insisté sur le fait qu'il faut lui donner tout de suite, je l'aurais laissé dormir. Lorsqu'il a pris son cachet, le plateau avec la soupe sur ses genoux, je m'isole dans mon coin, proche de la fenêtre. Regarder la neige tomber absorbe un peu mon esprit. Il me raconte que la soupe est bonne, qu'il n'a juste pas très faim.

« Bonne ? Ton nez bouché t'a définitivement retiré la capacité de sentir le goût des aliments. »

Ça ressemble à une plaisanterie, mais prononcée avec une voix neutre et sans engouement. Ayant demandé comment il va, Han Byul me répond qu'il se sent fatigué, normal, mais qu'il a moins chaud et que ça va. Ce n'est pas logique, alors qu'on est malade, de sortir qu'on va bien. Je suppose que c'est une manière de rassurer les gens malgré tout, sauf qu'il est évident rien qu'en l'observant qu'il est encore faible, déjà qu'il n'a pas l'air de posséder une forte constitution. Mais je ne relève pas ce fait tout haut, sa voix cassant à nouveau le silence pendant que je trace des arabesques sur la vitre froide. Ses propos ne créent pas de colère en moi, cela arrive très rarement que je m'énerve, elles me blasent encore plus.

« Tu dis me considérer toujours comme un ami et que tu t'es fait du souci, mais si ma mère n'avait pas appelé le numéro d'un inconnu trouvé dans ma chambre par désespoir, tu n'aurais jamais été au courant. Tu t'inquiètes pour tes amis seulement quand ils vont mal apparemment, tu n'as pas cherché à prendre de mes nouvelles à part ce mail totalement impersonnel et froid qui ne m'a pas du tout fait sentir que j'étais encore ton ami. Tu ne m'as pas contredit l'autre soir ou même retenu. »

Je cesse mon dessin, mon ton est toujours sans agressivité, je ne l'attaque pas, je constate. Il est vraiment paradoxal, c'est compliqué de suivre son rythme. Quand il avance d'un petit pas, il recule de quatre. Ce n'est pas tant que je suis curieux au point de vouloir tout savoir, seulement, comment il peut me sortir des choses pareilles et me planter sans remord quelques heures après ? Ce n'est pas le genre d'ami dont j'ai besoin, celui qui passe son temps à se dérober. Certes il m'a cherché, mais pourquoi ? Où ? Il ne sait absolument rien de moi et il n'avait aucune chance dès le départ de me retrouver, c'était idiot de persister durant tous ces jours.

« C'est quoi ta définition de l'amitié au juste ? »

C'est une question qui m'a brûlé les lèvres et a fini par sortir, un léger soupire a ponctué la fin de la phrase. Ce n'est pas comme si j'ignorais que nos visions sont différentes, pourtant la sienne nécessite une explication car elle est trop loin de la mienne et que j'ai besoin de clarté dans toute cette histoire.

« Tu me demandes si je vais bien, mais pèses-tu les conséquences que ma réponse pourrait avoir ? On dirait bien que tu demandes cela par réflexe en attendant un oui ou un non, rien d'autre, alors qu'il existe une quantité infinie de réponses. Peu importe celle que je pourrai bien te fournir, elle te plongera peut-être un peu plus dans mon monde, nous rendant plus proches. Or, je n'ai pas l'impression que c'est vraiment ce que tu souhaites vu la rapidité et toute la volonté que tu as mis à me fuir. »

Il dit que je suis toujours son ami, mais ne m'a pas retenu pour autant ce soir là. Tout ce qu'il a fait c'est tomber malade ici, j'ai dû m'occuper de lui, sauf que j'ai la conviction que, dès qu'il sera apte, il retournera chez lui, sans se retourner, et qu'il ne donnera plus signe de vie. Ce n'est pas être ami avec quelqu'un ça, pas de mon point de vue en tout cas. Je me demande sérieusement à quoi il joue. Au final, debout à nouveau après un gros effort par rapport à mes hématomes, je m'approche à nouveau du lit, le débarrassant du plateau qui rejoint la table puisqu'il a l'air d'avoir terminé. Puis je me tiens devant lui, à portée de bras, les tibias contre le bord du lit.

« Tu veux une réponse ? » J'attrape sa main et je la fais tenir le bord de mon pull. « Regarde donc par toi-même. »

Sous-entendu, si tu l'oses, Je ne porte rien dessous, il n'y a que les marques de coups parce que j'ai été battu par plusieurs types parmi d'autres choses. Mon regard reste fixé au sien, la finalité de tout cela me paraît tellement évidente.

« On sait tout les deux que tu ne le feras jamais. Quel genre d'ami peut bien fuir le sien quand il a besoin de lui ? Plus que des mots, j'ai besoin de quelqu'un qui ne se détournera pas peu importe ce qu'il s'est passé ou se passera dans ma vie. Je veux quelqu'un qui n'hésitera pas à m'offrir refuge entre ses bras et à me laisser y pleurer jusqu'à ce que j'ai plus de larme à donner si c'est ce dont j'ai besoin. »

Encore une fois, je ne voulais pas parler et me voilà à avoir fait tout le contraire. Je détache sa main de mon pull à col rouler pour retourner dans mon coin. Je suis épuisé mentalement, ma tête retourne se mettre au frais contre la vitre. La lassitude ne me quitte plus, j'ai l'impression d'être dans une impasse, face à un mur et ce n'est pas la vitre le mur en question. Je ne suis pas mieux à cacher des choses, mais je ne le fuis pas, je commençais juste à ressentir de la culpabilité et ne savais pas comment m'exprimer sur le sujet sans le faire fuir, ce qui a fini par arriver malgré tout. Pourquoi il persiste autant à me soutenir qu'il me voit toujours comme son ami alors qu'il m'a rayé de sa vie jusqu'à ce que ma mère le prévienne de ma situation par hasard ?

Spoiler:

Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Je n’aurais pas été contre dormir plus longtemps, mais je dois prendre un autre médicament et manger un peu. Dong Min pose un plateau avec un bol de soupe sur mes genoux et retourne près de la fenêtre. Je mange sans trop d’appétit. J’aurais pu sourire à ce qu’il vient de dire mais le ton de sa voix m’en dissuade. Pourtant c’est vrai, elle n’est pas mauvaise … Puis il me demande comment je vais. Fidèle à moi-même, j’idéalise un peu les choses. J’ai pris cette habitude dans le but de n’inquiéter personne et de ne pas être un fardeau. Déjà que les personnes au courant se font beaucoup de souci pour moi … J’ai souvent été traité comme une poupée de porcelaine ou alors le regard des gens changeaient quand ils étaient au courant, parfois il avait même de la pitié pour moi et ça je n’en veux pas. Je n’ai pas l’impression de ne penser qu’à moi en minimisant mon état de santé, je veux aussi protéger mon entourage. Si je dis que je me sens mal, ils vont de suite s’inquiéter pour mon cœur, s’ils sont au courant pour ma maladie … Et je ne veux pas impliquer plus de personne à cela.

Encore moins Dong Min … Oui, je le considère comme un ami, mais je ne veux pas qu’il soit au courant. Je ne veux pas que son regard change, quoique pour le moment cela pourrait difficilement être pire … C’est vrai que ces derniers temps je n’ai pas montré cette amitié que je ressens pour lui … Je voulais prendre mes distances par rapport à tout ce qu’il s’était passé, donc je ne l’ai pas retenu et je l’ai contacté le moins possible. Puis il n’y a pas que ma maladie … Il y a aussi le fait que je me suis sentis comme attiré par lui l’autre soir, après notre séance de chatouille, quand son front était contre le miens. Je m’interdis ce genre de chose depuis longtemps déjà, je préfère toujours fuir dans ce genre de moment. Cela non plus je ne peux pas le lui avouer … Il me rirait sûrement au nez. Je me contente de garder le silence, le visage baisser vers le bol de soupe, à moitié vide. Il me demande ce qu’est ma définition de l’amitié au juste. Je ne sais pas quoi lui répondre, je suis très proche de mes meilleurs amis, mais au début aussi je leur ai caché quelque chose. Sauf Haru … Elle a été une des seuls à savoir quand je me suis fait hospitaliser pour ma greffe.

Là encore je ne dis rien. J’ai vraiment envie de fuir, mais cela n’arrangerait rien, cela ne ferait que tout empirer et dans mon état je ne peux pas rentrer chez moi seul. Il prend ma main pour que j’attrape son tee-shirt et me demande de regarder par moi-même. Bien sûr, je ne le fais pas. Je n’ose même pas lever mon regard vers lui. Je me sens mal de lui avoir fait tout cela … Il suffirait juste que je prenne mon courage à deux mains et que je lui avoue tout, mais je ne peux pas m’y résoudre.

- Tu n’es pas le seul à cacher certaines choses, finis-je par dire assez bas.

Je ne veux pas lui parler de mon cœur, mais pourtant je me sens capable de tout lui balancer d’une traite si cela pouvait arranger les choses … Il y a cependant quelques choses que je ne lui dirais pas du tout, c’est ce que j’ai ressentis l’autre jour, avant de fuir lâchement comme à chaque fois. Il n’est pas le premier et je pense ne pas trop m’avancer si je dis qu’il ne sera pas le dernier. J’ai tellement pris l’habitude de fuir certains attachement, sauf si je suis sûr de ne jamais revoir la personne après une nuit … C’est comme un réflex maintenant.

- Excuses-moi si ma définition de l’amitié ne correspond pas à la tienne …

J’ose enfin lever mon regard vers lui, mais il me tourne le dos de toute façon.

- Je n’aime pas en parler et je n’ai pas envie d’en parler, mais un évènement de mon passé fait que je n’aime pas que l’on se fasse du souci pour moi, alors je fais en sorte de ne pas être très proche des autres … Mais cela ne m'empêche pas de tenir à certains personnes et de me faire du souci, je ne suis pas sans cœur même si j'ai bien faillis l'être pensais-je. C'est justement pour cela que je m'éloigne parfois ...

Je ne sais même pas quoi ajouter. Ce que je raconte d’aide en rien en plus et cela ne va faire que le paumer d’avantage. Cependant c’est vrai, qu’à part les personnes de mon entourage qui sont au courant, je m’attache peu. C’est moins vrai en amitié, mais je ne peux pas lui révélé le détail qui fait que j’ai cherché à fuir … Je soupire et baisse à nouveau le regard, ne sachant pas comment me justifier plus sans entrer dans les détails …

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Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Au début, je parle tout seul. Chacun de ses silences me fait penser qu'il approuve ce que je dis. Ce ne sont là que des constatations qui n'ont pour seul but de mettre en valeur l'incohérence dans tout ceci. Je comprends très bien qu'il doit sûrement me manquer des données, mais c'est juste impossible de saisir quoi que ce soit si on ne fournit pas le minimum d'informations. C'était aussi tellement grillé qu'il ne soulèverait pas mon haut afin de voir par lui-même. Comme je m'y attendais, je n'ai pas été déçu, contrairement à d'autres moments, cela ne fait que me rappeler que je continue d'être idiot à souhaiter qu'on reste encore amis, que ce n'est que dans un seul sens.

Sa voix se fait enfin entendre, basse, il fixe toujours ses genoux alors que je suis encore près du lit, reconnaissant qu'il dissimule des choses. Han Byul s'excuse enfin de ne pas avoir la même définition que la mienne du mot amitié. Quoi qu'il en soit, je ne compte pas resté debout ici comme un piquet. Pendant que je me dirige dans mon coin, il poursuit. Lentement je m'assois comme je peux tout en écoutant. Au moins c'est un début. De quoi, je l'ignore. Ce n'est pas ce qui prime, l'important est cette envie d'arranger les choses des deux côtés. En plus, la compréhension entre nous deux est revenue, autant en profiter.

"Je me fiche bien de ne pas connaître ton passé. Ça fait depuis qu'on s'est mis à discuter par mail que j'ai remarqué que tu n'aimes parler ni de ton enfance ni de ta famille ni de sujets trop personnels. Ce n'est pas quelque chose qui me dérange, je ne tiens compte que de celui que je cotoie maintenant."

La neige s'est arrêtée de tomber, je masse un peu ma nuque avec ma main. Avoir la sensation d'être tout cassé de partout est désagréable. Puis je ramène mes jambes contre mon torse, les entourant de mes bras. Quelques secondes, je cherche mes mots.

"Tu auras vraiment mis le temps pour dire ça. Mets-toi un peu à ma place, comment je suis sensé deviné qu'il y a un sujet important dont tu ne veux pas parler si tu me le dis pas ? Pas besoin de rentrer dans les détails pour autant. Je me sens plutôt soulagé de savoir qu'il en existe bien un et que tu n'es pas juste complètement incompréhensible ou fou." Discret soupire. "Si tu ne me le dis jamais, cela ne va pas m'empêcher de vivre. Si tu as envie de le partager un jour, je serai là."

Au final, j'ai peut-être bien fait de persister malgré son état à essayer de comprendre. Il s'est enfin exprimé sur le sujet, bien que dans le fond, j'ignore toujours l'essentiel. Mais comme je l'ai dit, je m'en moque, le passé est le passé, je ne compte pas le forcer et ça ne changera rien au fait que je l'apprécie. D'ailleurs, j'ai aussi bien saisi que c'est loin de régler tous les soucis, son histoire de fuite est tout de même étrange, n'a-t-il pas indirectement dit qu'il tenait à moi puisqu'il m'a fui ?

"Comme tu l'as compris, tu es loin d'être le seul à en avoir. Plus on devient proches, plus ça me pèse de ne pas être capable de te les dire. Il faut comprendre que j'ai aussi eu mon lot d'évènements qui m'ont rendu à ce point méfiant, j'ai tellement vu de fois le regard des autres changer, je ne veux pas que ça arrive avec toi, tout comme je ne souhaite pas te faire fuir non plus. Je me suis attaché à toi Han Byul. Sauf que je t'ai déjà fait fuir une fois et que je ne supporterai pas qu'on continue à être amis si c'est pour que ça se reproduise. C'est ce qui m'a motivé à te dire qu'on ne devrait surement plus se voir en espérant qu'à ce stade où tu ne comptes pas encore énormément dans ma vie, cela passerait peut-être, parce que plus je tiens à toi et plus la chute sera haute. J'ai assez donné niveau déception."

Je ne parle que d'attachement amical et rien d'autre. Ma conclusion est que je me suis bien trop confié là et qu'indirectement, à chaque parole qu'on échange, on est en train de se rapprocher. Mon problème est cette attirance physique qui s'est éveillée, je ne suis pas certain de pouvoir toujours la maîtriser, j'ai échoué complètement l'autre soir après tout. L'autre est qu'il devienne trop important pour moi et qu'au final, il me trahisse. J'avais tellement envie qu'il soit différent des autre, mais peut-être que je demande beaucoup trop de manière générale. Tout ce dont j'ai besoin, réellement, c'est être dans ses bras et pleurer comme je l'ai dit. Je ne fais pas partie des hommes qui trouvent cela avilissant de lâcher ses larmes, ce sont des choses qui arrivent parfois. Pourtant, je reste figé dans mon coin, je ne me rappelle que trop bien de la crispation de son corps quand je l'ai enlacé la première fois, il déteste ce genre de choses et je ne crois pas pouvoir m'en passer, sans parler d'aller dans l'excès. Certaines situations nécessitent la présence de quelqu'un et de la chaleur, en tout cas, c'est ce dont j'ai besoin. Ce sera probablement ma sœur qui risque de devoir éponger mon surplus d'émotions. Mon regard se pose brièvement sur sa silhouette assise dos à moi sur le lit.

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Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Je me contente d’écouter. Pour le moment c’est ce que je fais de mieux, plutôt que d’encore dire quelque chose de travers et tout envenimer. Je ne veux pas parler de mon cœur, ni d’autre chose … Pourtant je crois que je ne vais pas avoir le choix. Je vois bien que Dong Min ne comprends pas où je veux en venir, c’est sûr que mon comportement n’est pas des plus clair. Je finis par avouer que je ne suis pas totalement honnête avec lui, mais ce n’est pas contre lui. Je ne sais comment lui en parler sans entrer dans les détails mais j’essaie. Je veux lui montrer que je tiens à notre amitié et à lui, je ne veux pas tout gâcher. Certes je l’ai ignoré pendant quelques temps, mais c’était loin d’être contre lui ou dans le simple but de lui faire du mal. Il prend la parole pour me dire que mon passé lui importe peu. Au départ, j’ai l’impression qu’il va encore me reprocher quelque chose, alors que j’essaie de faire des efforts, mais la suite me prouve le contraire. Il dit qu’il avait compris que je n’aime pas parler de moi. Évidement puisque parler de moi, c’est parler de ma maladie. Elle est une partie intégrante de ma vie, je suis né avec et je mourrais avec, si ce n’est pas à cause d’elle …

Il me dit qu’il tient compte de celui qu’il côtoie maintenant … Sauf que ma maladie n’est pas qu’un évènement de mon passé, elle est encore présente.

- Excuses-moi, finis-je par dire en baissant la tête. Et … Merci.

C’est gentil de sa part, même si je ne pense pas être capable d’en parler un jour. Les membres de ma famille sont au courant ce qui est normal, les personnes avec qui je travaille aussi, mais les amis qui sont au courant le sont souvent parce qu’ils ont été témoin de quelque chose et que je ne pouvais plus mentir … Ou alors que le mensonge commençais à devenir trop énorme et perdait en crédibilité. En bref, j’en parle rarement de moi-même. J’ai aussi implicitement dit que je tenais à lui. Enfin … Au départ ce n’était pas voulu, mais j’ai dit que je fuyais quand je tenais à une personne, hors je l’ai fuis … Ce qu’il ne sait pas c’est qu’en amitié c’est un peu moins vrai, mais je suis fuis systématiquement quand je suis attiré par quelqu’un. Sauf quand je sais que le seul but est d’avoir une relation d’un soir … Là ce n’est pas le cas. Avoir une aventure d’une nuit avec un ami c’est loin d’être une bonne idée. Je n’ai jamais essayé, mais je ne suis pas assez stupide pour essayer.

- On peut se comprendre sur un point alors … Je n’aime pas non plus voir le regard des autres changer et la plus part du temps quand quelqu’un est au courant c’est ce qu’il se passe …

Même si j’imagine que le regard des autres ne change pas de la même manière dans les deux cas, le ressentis pas forcément agréable est le même non ?

- Je suis désolé si je t’ai déçu, murmurais-je.

Ce n’était absolument pas mon but. Je ne peux pas lui promettre de ne jamais recommencé, selon comment cela évoluera entre nous, mais je n’ai pas envie de le laisser partir une seconde fois, moi aussi je tiens à lui. En toute amitié, même s’il a cette attirance étrange …

- Je vais essayer de changer … On ne se connait pas depuis très longtemps, mais on s’entendait bien et … Je me sentais bien en ta compagnie. Je veux juste que tu sache que … Si j’ai fuis ce n’est pas à cause de toi, c’est juste moi …

Enfin, c’est lui qui m’attire, mais il n’y peut pas grand-chose, donc non ce n’est pas à cause de lui. C’est juste moi, puis mon secret qui me pousse à fuir dans ce genre de moment. Je me suis redressé pour m’assoir sur le lit tout l’heure et je commence à frissonner. Je ne sais pas si c’est juste moi ou s’il fait vraiment froid … On dit qu’on peut frissonner de froid quand on a de la fièvre. Ce que j’ai toujours trouvé paradoxal mais bon. Je garde à nouveau le silence ne sachant pas quoi dire, je remonte un peu la couverture sur mes jambes en espérant que cela me réchauffera un peu. Je tourne le dos à Dong Min mais je n’ose plus vraiment me tourner vers lui. Est-ce que cela veut dire que nous nous sommes réconcilié maintenant ? Est-ce que je vais être capable de mettre mes angoisses de côté et être l’ami qu’il attend que je sois. Je ne sais même pas si je mérite toujours son amitié … J’ai maintenant vraiment conscience de l’avoir blessé. Ce n’était pas du tout ce que je voulais … J’agissais juste comme d’habitude pour me protéger, mais surtout pour protéger une personne qui commençait à devenir importante pour moi. Dong Min a dit s’être attaché à moi, alors s’il sait que j’ai eu une maladie cardiaque et que maintenant j’ai une greffe, mais je suis toujours fragile du cœur … Il s’inquiètera forcément pour moi, du moins je suppose et je ne veux pas lui infliger cela … Surtout s’il venait à m’arriver quelque chose.

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Codes par Wild Hunger.

What happened ? feat. Lim Han Byul + Kwon Dong-Min

Je n'ai aucune idée de tout ce qui se passe dans sa tête alors que nous discutons et du grand nombre de questions qu'il se pose, je n'ai pas le pouvoir de lire dans les pensées. J'essaie simplement de dire ce qui me paraît juste avec le peu que je sais de lui. Notre amitié est récente, on ne peut pas tout savoir de l'autre, puis chacun fonctionne à sa façon, dans notre cas, je ne comprenais plus la sienne les dernières fois où l'on s'est vu. Il s'excuse encore tout bas et me remercie, j'espère que mes propos l'ont un peu soulagé. Ce soir j'ai découvert un autre point commun entre nous deux, il semble avoir aussi fait face aux regards des autres qui ont changé à plusieurs reprises quand ils l'ont su, c'est pareil que ceux qui tombent sous ce maudit charme qui est le mien. Comme il m'a dit ne pas vouloir en parler, je ne chercherai pas à deviner ce que c'est, par respect pour lui.

De nouvelles excuses sont prononcées, j'ai la sensation que j'ai dû y aller un peu fort ce soir. Mais je préfère nettement qu'il reconnaisse ses torts comme j'ai un peu commencé à le faire avec les miens, en suivant le chemin de l'honnêteté qu'il a tracé, tout du moins autant que je le peux. Raconter les problèmes que j'ai à cause de mon visage, évoquer cette attirance physique, ce n'est pas dans mes capacités actuelles. Le risque est trop gros. Tout ce qu'il me dit ensuite me touche, c'est ce qui me motive à me remettre debout et à retourner près du lit. Un genou sur le matelas, je me penche afin de passer mes deux bras atour de ses épaules.

"Je suis désolé de t'avoir causé du souci et merci d'être sorti me chercher."

Quelques secondes passent, pendant lesquelles je souhaite que cela suffise à conclure cette totale réconciliation. Mon esprit se sent un peu soulagé malgré mes péripéties des derniers jours, enfin pour le moment. Je le trouve un peu chaud encore, la fièvre n'a pas l'air décidé à partir. Mes bras se desserrent, je finis par le regarder, avec un léger sourire qu'il ne peut pas voir, enlevant mon genou du lit pour me mettre à en appui sur les deux au sol, les fesses sur mes talons.

"Ça me fait plaisir tout ce que tu viens de me dire. Je ne te demande pas de changer, je pense un peu mieux comprendre tes réactions à présent que j'ai eu quelques éclaircissements. Peut-être que tu pourrais simplement me le faire savoir plutôt que de te braquer et j'essaierai de faire pareil ?"

Il n'y a pas de raison qu'il soit le seul à mettre du sien dans notre amitié. Après il faudra que je cesse de l'ennuyer, qu'il se repose encore et se mette au chaud. Ma mère doit se demander ce que je fabrique aussi, ce qu'il y a sur le plateau devra être débarrassé et possible que je réussisse encore à m'endormir un peu. J'ai également un peu faim, en bas, je regarderai s'il ne reste rien à me mettre dans l'estomac. Mes bras se posent à sur le matelas, mon front vient s'appuyer contre mes mains et mes yeux se ferment.

"Byulie, est-ce que je peux…?" Faisant référence à mon hypothèse de ce que j'attendais de lui, à savoir pleurer contre lui. "Enfin… Ne te forces pas non plus, je n'ai pas envie que tu te sentes encore mal à l'aise..." Dis-je assez bas.

Je me trouve idiot là… C'est incompréhensible même pour moi de savoir pourquoi je tiens autant à ce que ce soit lui. A fleur de peau, complètement lessivé, je sens que mes émotions vont finir par sortir comme un torrent incontrôlable et que je risque de l'obliger à me donner ses bras, ce qui irait contre ce qui a été dit ou fait jusquà' présent. Il va falloir que j'apprenne à gérer cela, que je me mette dans le crâne que je ne peux pas me montrer aussi proche physiquement avec tous mes amis, ou plutôt que Han Byul n'est pas de ceux qui aiment. Je crains surtout d'être bien désespéré tout de suite, mon visage finit par se tourner à l'opposé. Certes je serais un peu déçu, mais ce n'est pas bien grave, on vient à peine se réconcilier, je n'ai pas du tout envie que ça parte dans le mauvais sens. La motivation m'a temporairement quitté, mes pensées sont encore trop remplies de ce qui s'est passé durant les jours où personne ne sait où j'étais. Je ne fais même pas attention que, dans cette position, mon col-roulé s'est décollé de ma peau et dévoile sur elle des marques de strangulation. Dans un sens, c'est probablement une bonne chose qu'il n'ait pas vu à quoi je ressemble dessous, lui qui tient à moi, il n'aurait pas été capable de l'oublier et cela l'aurait peiné encore plus. C'est pour ça que je ne veux rien montrer ou dire à mes parents. Je n'en reviens toujours pas d'avoir été malmené à ce point pour cette raison, c'est comme si tout mon être s'était fissuré un peu plus à cause d'eux. Pour le moment, c'est tout bonnement inconcevable que je fasse abstraction, que je tourne la page, je n'ai pas encore tout évacué, j'ai besoin de temps. Et malgré notre amitié de retour, cela ne change rien au fait que je veux m'en aller très loin.

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Dong Min & Han Byul
What happened ... ♦

Je finis par être honnête. Sans entrer dans les détails, j’essaie tout de même d’expliquer pourquoi je suis comme cela. Je n’ai pas l’habitude d’en parler spontanément, mais qui sait peut-être que je le ferais un jour avec lui. Pour le moment je n’en ai pas envie et comme Dong Min ne me pose pas plus de question j’en déduis qu’il a compris. Je l’en remercie d’ailleurs, de ne pas chercher à en savoir plus. Ensuite je lui avoue que nous avons un point commun. Le regard des autres qui changent … Je l’ai déjà vécu. Quand on sait que je suis fragile du cœur tout de suite on me traite comme une petite chose fragile. Je n’aime pas cela. Certes, je peux comprendre que ma famille, mes parents ou ma sœur soit comme cela avec moi, mais … Eux c’est normal je ne leur en veux pas. Je ne veux juste pas de la pitié de tout le monde. Je peux comprendre qu’ils s’inquiètent, mais je ne suis pas en sucre. Le moindre geste ne va pas me tuer, je dois juste faire attention. Ce que je ne fais pas toujours c’est vrai, c’est sûrement pour cela qu’ils s’inquiètent … Voilà pourquoi je ne veux pas que trop de mes amis soient au courant, je ne veux pas être un fardeau source d’inquiétude pour tout le monde.

Je me suis aussi excusé plusieurs fois … Puis je sens le matelas se baisser dans mon dos. Dong Min s’y est peut-être assis. Je sens ses bras enlacés mes épaules. Je le laisse faire, même si je sens mon cœur légèrement s’accélérer. Dong Min s’excuse à son tour et me remercie de l’avoir cherché. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres mais je ne réponds rien. Je suis content que nous soyons enfin réconciliés. Il finit par se décaler et s’assoir par terre, je tourne mon regard vers lui alors qu’il reprend la parole. J’acquiesce d’un signe de tête à ce qu’il vient de dire.

- D’accord … J’essayerais. J’ai juste tellement l’habitude de garder tout cela pour moi …

Un léger sourire flotte sur mes lèvres mais il s’efface quand Dong Min reprend la parole. Il me demande quelque chose, mais il ne finit pas sa phrase. Puis il ajoute que je n’ai pas à me forcer si je ne veux pas. Je comprends mieux où il veut en venir. Il n’a pas l’air bien tout un coup … Est-ce qu’il veut que je le prenne dans mes bras comme il disait tout à l’heure, pour qu’il puisse … Pleurer ? Je ne suis pas toujours très à l’aise pour réconforter les autres. Quand ce sont des amis proches, je fais de mon mieux pour trouver de quoi les faire sourire à nouveau et les écouter s’ils ont besoin de parler, mais … Je ne sais pas du tout comment m’y prendre avec Dong Min …

Après quelques longues secondes de réflexion, je me lève, pour me rassoir aussitôt par terre à côté de Dong Min. Mes gestes sont sûrement un peu maladroits mais … J’ai envie de le faire pour lui. Je ne suis pas très contact physique, à part quelques rares fois et je veux bien faire une exception pour maintenant. Je passe mes bras autour de lui et l’attire contre moi. En espérant que c’est bien ce qu’il me demandait, sinon je vais avoir l’air malin. En voyant ses épaules se soulever de manière saccadé et en entendant quelques sanglots lui échapper, je comprends que j’avais vu juste. Je le laisse vider son sac à sa manière et je commence à lui caresse machinalement les cheveux. Je ne sais pas quoi lui dire pour le réconforter. Je ne sais même pas pourquoi il est dans cet état … Mais cela me fait de la peine de le voir ainsi. Je ne mens pas que je dis que je le vois comme un ami et que je me suis attaché à lui. Bon il y a aussi le fait qu’il m’attire un petit peu, mais je préfère ne pas penser à cela pour le moment, sinon je vais encore le repousser. Les minutes s’écoulent et je me risque enfin à prendre la parole. Je ne dis pas grand-chose, mais le silence seulement interrompu par ses sanglots, commençait à me peser. Il semble se calmer un petit peu.

- Ça va mieux ? demandais-je d’une petite voix, pas très sûr de moi.

Il peut me dire non et continuer de pleurer, je ne le repousserais pas. Je lui dois bien cela, non ? Et je n’aime pas le voir comme cela …

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Ses réconciliations sont les bienvenues, au vu des problèmes que j'attire toujours plus ou moins trop souvent à mon goût. Mes amis se font toujours du souci à cause de moi sur le sujet, je sais qu'ils ont remarqué à quel point je me suis renfermé, et je n'ai pas envie que mon fardeau en soit également un pour eux. Avec Yoo Jae, cela avait été le cas et je ne l'ai jamais revu ensuite. Bien que je ne sois pas en colère contre lui, ça m'a bien vacciné pour le reste de ma vie. C'est un soulagement qu'il ne repousse pas mon étreinte, je m'arrange afin qu'elle ne dure pas trop longtemps non plus, j'en profite pour m'excuser et le remercier aussi. Après tout ce qu'il a fait, c'est un peu normal à mes yeux. Ensuite je me rassois sur le sol, ou plutôt m'agenouille, il m'écoute à nouveau. Sa réponse me fait à nouveau sourire un peu.

"Tu n'es pas le seul dans ce cas. Je suis certain qu'on peut arriver à s'améliorer. Tu n'as pas spécialement à me donner des explications, ok ?"

S'il m'indique quand je vais trop loin ou sur un sujet délicat, au moins je finirai par éliminer tout ce qui pose problème et je ne le ferai plus. En tout cas, le discret sourire de Byulie fait plaisir à voir. Dans la foulée, je fais cette demande, qui doit lui paraître un peu étrange vu que ce n'est pas dans ses habitudes. Comme on le disait, on ne se connaît pas encore tant que ça sur certaines choses, et tout de suite, j'ai vraiment besoin de réconfort et il n'y a rien de mieux qu'un ami pour cela. Avec le silence qui règne, je me dis que j'aurais peut-être pas dû sortir un truc pareil et que je devrais songer à m'éclipser. Seulement, Han Byul finit par se mettre à mon niveau sur le sol et à passer ses bras autour de moi, m'attirant contre lui. Il n'en faut pas davantage pour que les larmes me montent déjà aux yeux.

"Promets que tu regardes pas ma figure, j'ai pas envie que tu vois ça." Dis-je, d'une voix un peu nasillarde.

En réalité, je ne souhaite surtout pas qu'il voit mon visage tout court. En plus, je ne demande pas au préalable quand j'ai besoin de bras amicaux, je vais les chercher tout seul. Néanmoins, vu la réaction de mon ami la dernière fois, je ne me voyais pas encore m'imposer et le faire fuir. J'enlève mes lunettes qui rejoignent le sol, mon tête orientée vers le bas se colle contre son torse, je le serre dans mes bras aussi et je laisse sortir durant plusieurs minutes toutes les larmes de mon corps. Son t-shirt en est devenu un peu humide. Je peux sentir sa main gentiment me caresser les cheveux, ce qui m'apaise un peu en plus du phénomène de calme intense qui suit toujours une fois qu'on a bien pleuré. Et c'était vraiment ce qu'il me fallait. A sa question, je fais un oui de la tête. Toujours l'oreille contre son torse, j'essuie un peu mes yeux.

"Merci..." Je renifle avant de reprendre. "Lorsque je ne vais vraiment pas bien, je n'ai pas besoin de mots, ils ne m'atteignent pas. Un geste amical est bien plus efficace pour que je me sente déjà mieux."

Je pense que c'est plus simple de donner ma manière de fonctionner dans ce genre de cas de figure. Par contre, il serait bien qu'il n'y soit pas trop confronté non plus car cela signifierait que ma vie est devenue vraiment merdique, ce que je ne souhaite pas du tout. Vidé d'une bonne partie de la tension dans mon corps, je m'essuie le visage avant de remettre mes lunettes et de relever la tête, de le lâcher aussi. A présent, le fait qu'il soit juste en t-shirt alors qu'il est malade me saute aux yeux, pas parce qu'il est assez sexy ainsi, mais bien parce qu'ill pourrait empirer son état. C'est ce qui me motive à l'aider à se remettre au chaud, le bordant bien comme il faut, avant de m'asseoir à ses côtés.

"Tu dois être mieux maintenant." Mon petit sourire s'éclipse progressivement, je poursuis en murmurant. "Tu sais, je n'ai pas du tout envie de raconter ce qui m'est arrivé ces deux derniers jours. Si je pouvais, j'effacerais ces instants de ma mémoire. Le monde qui nous entoure est vraiment moche..." Soupire de lassitude. "Je me suis fait frapper par plusieurs types à cause de mon orientation sexuelle. Comme toi, je suis gay." Je précise assez vite. "Ma famille l'ignore, peu de mes amis sont au courant et je n'aime déjà pas leur mentir alors leur sortir une excuse bidon pour justifier mon absence et mon état, je n'avais pas la force de le faire, pas en voyant leurs visages alarmés aux traits tirés." Ma tête se secoue un peu. "Plus ça va et moins j'ai envie de rester ici, je voudrais partir loin."

Mon regard se perd dans le vide devant moi. N'importe où mais loin d'ici, à ne côtoyer personne, à ne pas avoir à me cacher, à arrêter d'être en permanence sur le qui-vive, ah oui, je voudrais tellement que ce soit possible. Nous parlons encore un peu avant de nous endormir ainsi. Le lendemain, Byulie va déjà mieux, je l'aide un peu pour aller à la salle de bain. Une fois qu'il a pris une bonne douche, il a déjà bien meilleure mine. Après le repas de midi, il a enfin pu rentrer chez lui, je ne l'ai pas raccompagné cette fois, pas encore prêt à mettre le nez dehors. Je suis vraiment content qu'il soit de nouveau mon ami.

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